Rien ne va plus au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Depuis les législatives du 4 mai dernier, le parti de Mohcine Bellabes ne cesse d'enregistrer des démissions collectives. En effet, des militants et des cadres, mécontents de la gestion des affaires du parti ont annoncé leurs démissions des structures du RCD. Beaucoup d'entre ces démissionnaires se sont élevés et dénoncé «avec véhémence» la gestion anti-démocratique du parti, l'absence de débat démocratique au sein de cette formation politique mais aussi, disent-ils, l'arrivée, en force, des affairistes sans convictions au sein des structures du parti. «Nous reprenons nos libertés pour œuvrer au sein du Manifeste des Libertés et de la Démocratie et créer un cadre fédérateur ouvert à tous les militants de la liberté, la justice et la démocratie», notent les militants et cadres démissionnaires de ce parti. D'autres militants et cadres de ce même parti ont mis en avant la prise de décisions, unilatérales, violation manifeste des statuts et du règlement intérieur, mépris affiché envers la base militante ignorée et cantonnée dans des tâches simplificatrices d'affichage, de battement de mains et d'acclamation, rétrécissement des espaces d'expression, suffocation et étouffement. «Telle est l'ambiance ressentie et vécue, depuis quelque temps, au sein de notre Rassemblement», font observer les 28 militants démissionnaires, dont des élus à l'APC de Tizi Ouzou. «Le jacobinisme tant décrié et combattu y semble devenir le mode de gestion privilégié, l'anathème, l'avanie et l'exclusion, la panacée». Jouissant de la mansuétude de la Direction nationale, un groupuscule de personnes, à l'allure de nouveaux caïds, fait main basse sur les structures du Parti, à Tizi Ouzou, relèvent les désormais ex-militants de la section de Tizi Ouzou. «Les dérives dont ce groupuscule de personnes se rend l'unique responsable, sont annonciatrices d'une fin historique d'un Parti originellement porteur de tant de promesses et d'espoir», font-ils observer. Dépouillé de son identité distinctive, le RCD semble, à présent, méconnaissable et devient le réceptacle de quidams irresponsables dont la fréquentation paraît incommodante. Le combat démocratique s'en trouve une fois de plus contrarié, relèvent-ils, dénonçant «le totalitarisme, l'aventurisme, le clientélisme et l'esprit clanique» érigés, disent-ils, en mode de gouvernance du Parti. Le maire de Tizi Ouzou, élu sur la liste du RCD, Ouahab Ait Menguellet, a, également, annoncé sa démission du parti de Mohcine Bellabes. «Les comportements et attitudes inappropriées et déviationnistes à plus d'un titre dont sont rendus coupables, ces derniers temps, ceux qui étaient censés en être les objecteurs interpellent les consciences des militants dont la mienne», avait indiqué Ouahab Ait Menguelet dans une déclaration. Lorsque le choix de la représentation des citoyens à un Parlement national s'entache de puérilité et d'accommodements, lorsque des connivences et des égoïsmes s'entrelacent et des appétits s'avivent, lorsqu'on commue une défaite cinglante en un moment de festoiement, lorsqu'on adopte une attitude sélective et dédaigneuse à l'endroit de l'histoire, les manquements sont nombreux pour ne s'en tenir qu'à ceux-là, il y a, avait-il relevé, comme un reniement des valeurs originelles de notre rassemblement.