Le président du RCD, Mohcine Belabbas Avec cette dernière vague, il devient évident que le malaise au sein de la base militante est grand. La vague des départs se poursuit au RCD de Tizi Ouzou. Ce week-end, ce sont 28 militants de la section communale de Tizi Ouzou qui ont annoncé leur départ des structures de leur formation politique. Leur démission intervient après plusieurs autres vagues de départs qui ont marqué la vie du RCD après les dernières élections législatives. Ces derniers, qui sont près d'une trentaine, affirmaient que leur acte est venu comme une suite logique de la gestion qualifiée de totalitariste clientéliste et clanique du Rassemblement pour la culture et la démocratie. En fait, cette dernière vague n'est objectivement pas une surprise. Le départ d'un membre fondateur, en la personne de Ouahab Aït Menguellet, maire en exercice de la plus grande commune de la wilaya, avait été accueilli avec un dédain sans commune mesure de la part des instances nationales. Sa démission, avait-il expliqué, était motivée par les mêmes pratiques citées par les derniers partants. De son côté, l'instance nationale, commentant cette démission, avait jugé normal le départ après plusieurs décennies de militantisme. La réponse a, selon plusieurs militants, convaincu du bien-fondé des justifications des démissionnaires. Quelques jours plus tard, ce sont d'autres militants qui ont annoncé leur départ, expliquant leur décision par les mêmes arguments. La gestion de la conception des dernières listes électorales en vue des dernières législatives aura été la goutte qui a fait déborder le vase au sein de la maison RCD. Une troisième vague a été annoncée, il y a quelques jours. Trois autres militants et cadres de la section de la ville de Tizi Ouzou feront connaître leur mécontentement en claquant la porte. Ainsi, avec cette dernière vague, il devient évident que le malaise au sein de la base militante est grand. L'idéal démocratique originel n'aurait été qu'un rêve. Le constat de ce malaise n'est, cependant, pas spécifique au RCD. Le Front des forces socialistes, de son coté, vient de mettre en veille le cursus militant d'un de ses plus anciens et plus actifs militants de la wilaya de Tizi Ouzou. Farid Bouaziz, responsable de la fédération de Tizi Ouzou vient de recevoir la notification de sa suspension jusqu'à nouvel ordre pour des raisons qui restent inconnues, même pour les militants les plus au fait des secrets de la maison. Ce genre de décisions émanant de l'instance nationale a déjà frappé des militants de la première heure, du parti. Mais en fait, ces mesures de rétorsion ne frappent pas que les concernés. Le coup le plus dur a été accusé par la base militante qui regarde, médusée, l'écart ou la faille géante qui sépare leur idéal démocratique des années 1990 et l'actualité de leurs formations politiques, trois décennies plus tard. Cette faille n'est pas du tout un malheur pour l'Algérie et la démocratie, mais c'est juste pour les nombreux partis concernés. La faille ou le vide est progressivement occupé par un autre modèle d'hommes politiques. Les dernières élections législatives ont vu la naissance d'une autre façon de faire de la politique. Les indépendants, gagnants ou perdants, ont annoncé qu'ils présenteront des listes lors des élections communales de novembre prochain. Le constat est d'autant plus concret que les listes indépendantes des dernières élections ont été conçues sur la base de militants des formations politiques qui connaissent aujourd'hui beaucoup de difficultés. N'est-ce pas un de ces leaders, maintenant en retraite, qui a dit qu'on ne peut pas faire du neuf avec du vieux?