Vingt-huit (28) militants de la section de Tizi Ouzou du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dont trois élus à l'Assemblée populaire communale (APC) du chef-lieu de la wilaya ont annoncé, avant-hier jeudi, leur démission du parti. «Nous militants, soussignés, relevant de la section de Tizi Ouzou, après mûre réflexion, avons le regret d'annoncer notre démission collective, à compter d'aujourd'hui, jeudi 29 juin 2017, du Rassemblement pour la culture et la démocratie», lit-on à travers une déclaration rendue publique, le jour même, soit, avant-hier jeudi. Jouissant de la mansuétude de la Direction nationale, un groupuscule de personnes, à l'allure de nouveaux caïds, fait main basse sur les structures du Parti, à Tizi Ouzou, relèvent les rédacteurs du document. «Les dérives dont ce groupuscule de personnes se rend l'unique responsable, sont annonciatrices d'une fin historique d'un Parti originellement porteur de tant de promesses et d'espoir», font-ils observer. Les militants démissionnaires font cas de décisions unilatérales, violation manifeste des statuts et du règlement intérieur, mépris affiché envers la base militante ignorée et cantonnée dans des tâches simplificatrices d'affichage, de battement de mains et d'acclamation, rétrécissement des espaces d'expression, suffocation et étouffement. «Telle est l'ambiance ressentie et vécue, depuis quelque temps, au sein de notre Rassemblement», poursuivent les rédacteurs du document. Pour eux, le jacobinisme tant décrié et combattu y semble devenir le mode de gestion privilégié, l'anathème, l'avanie et l'exclusion, la panacée. Pour nous, ont-ils poursuivi, le RCD était plus qu'un parti politique, c'était une école où nous apprenions les principes de base de la politique, de la vertu et du sens de la responsabilité et du devoir. «Nous y avions connu des hommes et des femmes de haute qualité intellectuelle et morale. Nous en tirons, aujourd'hui, fierté et prestige. C'était une période d'euphorie et d'espoir», lit-on encore à travers la déclaration. Dépouillé de son identité distinctive, le RCD semble, à présent, méconnaissable et devient le réceptacle de quidams irresponsables dont la fréquentation paraît incommodante. Le combat démocratique s'en trouve une fois de plus contrarié, relèvent-ils, dénonçant «le totalitarisme, l'aventurisme, le clientélisme et l'esprit clanique» érigés, disent-ils, en mode de gouvernance du Parti. Les militants démissionnaires dénoncent également les attaques contre la société civile organisée, notamment le mouvement associatif et les comités de villages et refusent de cautionner les desseins inavoués de certains à porter le Parti au reniement de ses valeurs et principes fondateurs. «La gestion chaotique, pernicieuse et mercantiliste du dernier rendez-vous électoral en constitue les prémices», notent-ils encore. Moins de quinze jours auparavant, des membres de la section RCD de Tizi Ouzou ont annoncé leur démission du parti, emboîtant le pas au maire de la commune du chef-lieu de la wilaya, Ouahab Ait Menguellet qui s'est retiré des structures du parti de Mohcine Bellabas. «Lorsque le choix de la représentation des citoyens à un parlement national s'entache de puérilité et d'accommodements, lorsque des connivences et des égoïsmes s'entrelacent et des appétits s'avivent, lorsqu'on commue une défaite cinglante en un moment de festoiement, lorsqu'on adopte une attitude sélective et dédaigneuse à l'endroit de l'histoire, les manquements sont nombreux pour ne s'en tenir qu'à ceux- là, il y a, avait-il relevé, comme un reniement des valeurs originelles de notre rassemblement.