Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Abdelmalek Bouchafaa, a considéré, vendredi à Alger, à l'entame des travaux du Conseil national du parti, que «le caractère social de l'Etat est une ligne rouge » à ne pas franchir. «Toute tentative de le remettre en cause à travers le paravent d'un consensus national factice est une manœuvre qui n'a rien d'innocent. C'est un retour aux vieilles pratiques du régime qui consiste à récupérer toutes les initiatives sérieuses émanant de parties patriotiques pour désactiver de leur contenu politique et les vider de sens », a-t-il dit. Evoquant l'appel du Premier ministre à un consensus national sur les nouveaux mécanismes qu'adoptera l'Etat pour revoir les transferts sociaux et le soutien social, M Bouchafaa a observé que cette proposition est l'initiative du parti, prise, a-t-il rappelé, depuis le 5ème congrès , en 2013. «C'est un consensus qui touche l'ensemble des aspects de la vie du peuple algérien», a-t-il dit. Un consensus national et populaire, a-t-il poursuivi, est une initiative éminemment politique préparant le terrain à un nouveau système politique apte à porter un projet national à la hauteur des aspirations des Algériennes et des Algériens. «C'est cette initiative que le régime veut faire avorter car il sait qu'elle est une nécessité historique et qu'elle sera une réalité », a relevé le premier secrétaire du plus vieux parti de l'opposition. Soutenant que «notre crise, une crise de système de pouvoir devenue une crise nationale compliquée dans un contexte régional et international à hauts risques», pèse, réellement sur notre pays. On peut expliquer toutes les crises récentes par les ingérences étrangères d'une part, et par la faillite et l'échec interne d'autre part, dit-il, invitant à la prudence et à la lucidité dans l'analyse de ces deux menaces. «Le militant doit savoir comment faire face à la fabrication de la misère des peuples», a-t-il indiqué encore. Notre environnement immédiat, a-t-il poursuivi, nous montre des peuples entièrement plongés dans la barbarie, des sociétés qui s'effondrent, des pays sous l'emprise du terrorisme, de la violence, des guerres néocoloniales et de guerres par procuration. Dans un tel contexte, le FFS, a ajouté M. Bouchafaa, continuera à militer pour un processus constituant avec toutes ses étapes, ses objectifs, ses garanties et ses évaluations. Suggérant d'aller, immédiatement, sans perdre de temps, vers la reconstruction d'un véritable consensus national et populaire pour sortir de la crise qui est un tout, une crise politique et morale. «Ce consensus auquel nous appelons est de nature à fonder une deuxième République, à protéger l'unité de la nation et du pays, à édifier un Etat de droit, à consacrer la séparation des pouvoirs et la souveraineté populaire et nationale ainsi que les libertés collectives et individuelles et le respect des droits de l'homme», a rappelé M. Bouchafaa. Enfin, évoquant la situation des réfugiés subsahariens, s'est interrogé sur l'opportunité de se focaliser, subitement, sur ce phénomène que connaît l'Algérie depuis plusieurs années. «Nous sommes conscients au FFS que le traitement de ce dossier sensible avec un régime fragile et faible ne fait qu'aggraver les pressions extérieures qui se sont accentuées durant la dernière période. Aussi, nous appelons à bannir l'instrumentalisation politicienne de ce phénomène et à le traiter en conformité avec notre responsabilité historique, régionale et en plein accord avec les valeurs de notre mouvement national ».