Front des forces socialistes (FFS) qualifie l'appel lancé par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, à un dialogue avec la classe politique de «tentative de parasitage de l'initiative du parti pour la reconstruction d'un consensus national». Le «Au FFS, nous réaffirmons que le caractère social de l'Etat est une ligne rouge. Et toute atteinte à ce principe via un consensus national préfabriqué est une démarche qui n'est pas innocente, traduisant le retour du régime à l'application de ses pratiques visant à récupérer toutes les initiatives sérieuses pour les vider de leur sens politique et leurs vraies significations», affirme le premier secrétaire du parti, Abdelmalek Bouchafa, à l'ouverture, hier à Alger, de la session ordinaire du conseil national du FFS. Ce dernier rappelle, dans ce sens, la démarche de la réconciliation nationale qui «était une idée défendue par le président du parti, le défunt Hocine Aït Ahmed» qui a été transformée, selon lui, «en un règlement social, juridique et matériel de la crise à travers la charte pour la paix et la réconciliation de 2005». «Cette charte a ignoré la justice, la vérité et le volet politique évoqués dans les accords de Sant'Egidio. Aujourd'hui, on veut pirater l'idée du consensus national qui est une initiative du FFS (…) qui englobe tous les volets de la vie du peuple algérien. Notre initiative est conçue comme une approche vaste et globale devant préparer le terrain à la mise en place d'un nouveau système en mesure d'assumer un projet national pour répondre aux aspirations de tous les Algériens», estime-t-il. Ce faisant, le premier secrétaire du FFS rejette le débat actuel sur la révision du système des subventions évoqué par le Premier ministre à l'occasion de la présentation du plan d'action de son gouvernement devant le Parlement. Selon lui, la crise à laquelle fait face le pays «est celle du système». «Elle s'est transformée en une crise nationale complexe dans un contexte régional et international très dangereux et dont les répercussions sur notre pays sont réelles», ajoute-t-il, plaidant ainsi pour «la reconstruction du consensus national qui ouvrira la voie à l'avènement de la deuxième République et protégera l'unité nationale et son caractère social». Question des migrants : «un subterfuge !» Commentant le débat actuel sur la question des migrants, Abdelmalek Bouchafa croit à «un subterfuge du régime» qui, face à l'ampleur des défis à relever, tente de détourner l'opinion des vrais problèmes. «Pourquoi s'intéresser actuellement aux migrants africains alors que ce phénomène existe depuis des années ?» s'interroge-t-il, avant d'affirme que «le traitement de ce dossier par un régime affaibli ne fera qu'accentuer les pressions étrangères sur le pays». «Il faut éviter toute exploitation politicienne de ce phénomène et traiter la question en prenant en considération nos responsabilités historiques et nos principes hérités du Mouvement national qui nous imposent la solidarité avec les peuples opprimés», ajoute-t-il. Cette session du conseil national du FFS, rappelons-le, devrait notamment être consacrée à la préparation des prochaines élections locales.