Trois affaires d'irrigation de récoltes avec des eaux usées, dont notamment certains vergers fruitiers attenant à l'Oued El Harrach, traversant la région-est de la wilaya de Blida ont été traitées par les brigades de la gendarmerie des circonscriptions territoriales de Chiffa, Bouguera et Chebli. Les services de la gendarmerie Nationale de Blida ont procédé à l'arrestation d'agriculteurs impliqués dans l'irrigation de récoltes agricoles avec des eaux usées, avec la saisie de pompes utilisées à cette fin, indique-t-on hier dans un communiqué rendu public par ce corps constitué. Ces opérations, réalisées au titre du plan d'action mis en place par le commandant du groupement territorial de la gendarmerie Nationale de Blida, le Lieutenant-colonel Mokhtar Zeroual, visant la lutte contre les infractions relatives à l'environnement, la santé, l'économie, l'urbanisme et la population, ont abouti, indique-t-on, à l'arrestation de toutes les personnes à l'origine de ces dépassements portant atteinte à la santé publique, avec la saisie des pompes utilisées. Les mis en cause ont été présentés devant les procureurs de la République territorialement compétents, signale-t-on. Selon le communiqué, un appel est lancé par le lieutenant colonel Mokhtar Zeroual en direction des citoyens, en vue d'être partie prenante dans cette lutte contre ce phénomène et ces dépassements, en d'énonçant tous cas similaires, ou tout autres cas portant atteinte à la sécurité et à l'ordre public. Les citoyens sont invités, à cet effet, à se reprocher des unités de la gendarmerie nationale de la wilaya, ou d'appeler les numéros verts 1055 et 1590, ou prendre contact avec le site électronique «ppgn.mdn.dz». Les pratiques d'irrigation à l'aide d'eaux usées brutes, interdites par la loi, subsistent là où la ressource-eau n'est pas disponible. Il y a des endroits où des réseaux d'irrigation (tuyaux et branchements) à l'aide d'eaux usées sont installés pour capter les eaux sales qui coulent dans des ruisseaux et pour les diriger vers les parcelles. Pour mettre fin à cette pratique, il faut rendre disponible l'eau d'irrigation à partir de ressources conventionnelles (barrages ou puits) ou dites non conventionnelles, principalement les eaux usées épurées. L'irrigation est la plus répandue de la réutilisation des eaux usées épurées, permettant d'exploiter la matière fertilisante contenue dans ces eaux et, réalisant ainsi une économie d'engrais. Un dispositif juridique constitué par des arrêtés interministériels fixe les spécifications des eaux usées épurées utilisées à des fins d'irrigation et notamment, en ce qui concerne les paramètres microbiologiques et les paramètres physico-chimiques, la liste des cultures pouvant être irriguées avec des eaux usées épurées. L'Algérie est en mesure de renforcer ses capacités d'irrigation des terres agricoles, à travers les stations de traitement des eaux usées, qui peuvent produire un milliard de m3 d'eau/an. Il faut aller vers une agriculture durable économisatrice d'eau. L'insistance sur l'économie de l'eau est liée à la volonté du ministère de promouvoir l'agriculture intensive qui est censée produire plus et mieux avec moins de ressources. Les surfaces agricoles irriguées par «des systèmes d'irrigation au goutte à goutte» sont passées de 90.000 hectares en 1999 à 600.000 hectares en 2016, soit la moitié de la surface globale irriguée. La consommation d'eau pour l'irrigation agricole a été estimée à fin janvier 2017 à 6,5 milliards m3 sur un volume mobilisé estimé à 7 milliards m3 (contre seulement 2 milliards m3 en 1999).