L'utilisation des eaux usées épurées dans l'irrigation vient de faire l'objet de deux arrêtés qui viennent d'être publiés au Journal officiel. Ils sont signés par les ministères de la Santé et de la Réforme hospitalière, de l'Agriculture et des Ressources en eau. Le premier arrêté porte sur les « spécifications des eaux usées épurées utilisées à des fins d'irrigation », où les paramètres physico-chimiques diffèrent, selon l'usage du produit, c'est-à-dire soit à la transformation soit à la consommation directe. Le second indique la liste des cultures pouvant être irriguées avec des eaux usées épurées.Dans cette dernière catégorie, on retiendra les arbres fruitiers (comme les dattiers , la vigne , les pêches et poires, abricots et nèfles) les agrumes (orange, citron, pamplemousse, mandarine), les cultures fourragères, les cultures industrielles, (tomate industrielle, betterave, haricot et petit-pois à lames), les cultures céréalières, les cultures de production de semences, les arbustes fourragers, les plantes florales à sécher ou à usage industriel, les plantes florales à sécher ou à usage industriel. Cette mesure n'est pas sans exiger des agriculteurs des garde-fous pour éviter toute menace de contamination. Ainsi, selon l'arrêté en question, l'irrigation avec des eaux usées épurées est permise « à condition que l'on cesse l'irrigation au moins deux (2) semaines avant la récolte ». Autre condition préventive, les fruits tombés au sol « ne sont pas ramassés et sont à détruire ». D'autre part, l'arrêté indique que le pâturage direct dans les parcelles irriguées par les eaux usées épurées est strictement interdit et ce, afin « de prévenir toute contamination du cheptel et par conséquent des consommateurs ». L'utilisation des eaux non conventionnelles à des fins d'irrigation n'a pas manqué, depuis des années déjà, de susciter l'intérêt des pouvoirs publics, puisque le ministre de l'Agriculture avait reconnu que les eaux usées traitées pourront être « d'une grande utilité dans l'irrigation de plusieurs terres agricoles de manière permanente, réglementée et satisfaisante ». Actuellement, 2.300 hectares sont irrigués à titre d'essai, dans les wilayas de Souk Ahras, Sétif, Constantine, Mila et Boumerdès. Le volume des eaux usées rejetées à l'échelle nationale et qui peuvent faire l'objet de récupération est estimé, selon des responsables du ministère de l'Agriculture, à près de 750 millions de m3. Il dépassera même le 1,5 milliard m3 à l'horizon 2020 ». Ainsi, le programme qui sera achevé en 2012 prévoit la réception de 176 Step, ce qui donnerait une production de 550 millions m3/an d'eau épurées. La capacité d'épuration, à l'horizon 2020 sera portée à 1,2 milliard de m3/an. Selon des experts, l'utilisation des eaux usées pour l'irrigation n'est pas propre à l'Algérie puisque l'on compte 20 millions d'hectares dans le monde irrigués avec les eaux usées traitées.