Les tentatives de déstabilisation de l'entreprise Sider, notamment sa filiale «Complexe Sidérurgique El Hadjar», ont atteint leur apogée cette dernière fin de semaine. En fait de déstabilisation, les auteurs sont passés à la tentative de mise à l'arrêt de plusieurs installations stratégiques de production. Apparemment instruits par leurs donneurs d'ordres, quatre agents d'exécution ont tenté de saboter, simultanément, les unités Préparation de Matières Premières et Aggloméré (PMA) , le Haut Fourneau n°2, (HF.2) l'Aciérie à Oxygène n°1 (ACE) et la Centrale à OXygène.(COX). N'était la vigilance de plusieurs de leurs collègues chargés de veiller à leur bon état de fonctionnement, toutes les installations de production du complexe aurait été totalement paralysées. Tout porte à croire que la relation «tentatives de déstabilisation», «sabotage des installations» n'a pas été appréciée à sa juste mesure. Ce qui explique la divergence des points de vue entre la DG et le conseil syndical quant à la sanction appliquée aux quatre agents mis en cause. Si la DG a décidé de leur licenciement sans préavis avec poursuites judiciaires, il n'en est pas de même du côté du syndicat apparemment mal informé de la gravité des actes commis. «Nous n'avons pas été informés que les 4 mis en cause, avaient volontairement et simultanément agi pour mettre à l'arrêt les installations. D'où notre appel à la clémence à l'encontre de chacun d'eux. Il s'est avéré que les fautes commises sont d'une grande gravité. Nous ne permettrons pas que l'on porte atteinte à notre outil de production et aux intérêts de notre pays. Nous allons entamer les démarcher en commun avec notre partenaire pour qu'une enquête judiciaire soit rapidement entamée», a indiqué le SG du conseil syndical de l'entreprise, Nourredine Amouri. Cette opération avortée de saboter les installations, confirme les appréhensions des deux partenaires (DG et Syndicat) quant à l'existence d'un réseau dormant d'agents ayant pour mission de retarder la relance effective de la production. au complexe El Hadjar. Elle était à l'arrêt depuis septembre 2015. La réhabilitation réalisée dans le cadre de la première phase du plan d'investissement, a pour objectif de porter, la capacité de production du complexe à 1,2 million de tonnes. Elle a nécessité un montant de 430 millions de dollars. Le reste de l'enveloppe globale de 900 millions de dollars intéresse la phase 2 du même plan avec pour objectif d'atteindre les 2,2 millions de tonnes d'acier liquide dès 2020. La réhabilitation avait été lancée suite au recul des niveaux de production annuelle à 300.000 tonnes d'acier liquide du complexe. Ce qui avait abouti à la résiliation de l'accord de partenariat avec le groupe indien ArcelorMittal et la reprise par l'Etat, via le groupe «Imetal», de la totalité du capital du complexe sidérurgique sous le sigle «Sider». Toute cette bonne volonté des décideurs algériens à relancer le secteur sidérurgique n'est pas faite pour servir les intérêts des importateurs de produits sidérurgiques et ArcelorMittal. Depuis son arrivée en Algérie, ce dernier n'a jamais caché ses intentions de transformer le complexe El Hadjar en un tas de ferraille. Cette intention qui heureusement ne s'est pas matérialisée, s'est précisée tout au long de ses quinze années de présence en Algérie. Ce dossier ArcelorMittal Algérie est loin de livrer tous ses secrets. Il convient de déplorer le rôle peu honorable de certaines personnalités sur les difficultés créées de tout temps par ArcelorMittal dans la gestion du complexe sidérurgique El Hadjar. Selon des sources crédibles, l'Indien serait derrière les maints reports de la mise en exploitation du complexe sidérurgique de Bellara fruit d'un partenariat algéro-qatari entre le groupe algérien Sider (51%) et l'entreprise Qatar-Steel (49%). Il est dit que le complexe sidérurgique de Bellara produira dès sa mise en exploitation pour dans les prochains jours, 2 millions de tonnes d'acier par an, puis 5 millions de tonnes dans une deuxième phase. Au vu du nombre de reports à Bellara et des coups bas qu'enregistre le complexe sidérurgique El Hadjar, il n'est pas certain que la sidérurgie algérienne sorte de l'ornière à court terme. Pour les syndicalistes comme pour le cadres gestionnaires, la vigilance de tout un chacun doit être de tout instant. A l'image de celle de la semaine écoulée qui impose d'engager des poursuites judiciaires à l'encontre des 4 agents auteurs de la tentative de sabotage. «Tout sera fait pour empêcher toute récidive de pareil acte», a souligné le SG du syndicat.