En dépit de l'inscription depuis l'année 2000 de sept centres d'enfouissement technique et de plusieurs décharges surveillées, le seul projet concrétisé est celui de Sidi Boudrahem sur les hauteurs de Béjaia ville. Mais comble de l'ironie, son exploitation confrontée à une multitude d'aléas a été suspendu quelque temps après sa mise en service, en raison même de son manque de station de traitement. Ce site, aux allures d'un immense plateau, prédestiné à en recevoir toute une nouvelle ville avec ses équipements, s'est vu réduit à un CET ! Les autres projets restants n'ont pas vu le jour, ou partiellement lancés pour quelques décharges, au désarroi des communes où ils étaient prédestinés, qui ont continué vaille que vaille non pas à gérer mais à se débarrasser avec toutes les difficultés du monde de leurs déchets, n'importe où et quelle que soit leur nature. De l'irresponsabilité. Une commune de la vallée parcourt quotidiennement un peu plus de deux cents kilomètres en aller et retour pour aller vider les bennes de ses camions dans la forêt luxuriante de Yakouren précisément au col de Tagma, transformé par la force des choses en une plaie béante. Un peu plus de 47 décharges sauvages de ce même acabit envahissent la wilaya, avec les désagréments et impacts que l'on connaît, aussi bien sur la santé publique que sur un l'environnement et une faune, qui en supportent les fâcheuses conséquences.. Le problème est plus récurent du côté du littoral notamment à Aokas en côte-est, Béni K'sila et de toutes les plages relevant de la commune de Toudja, en côte-ouest, où les moyens de ramassage manquent sensiblement, selon les dires des magistrats de ces cités de renom. Sidi Boudrahem située dans les hauteurs de la ville aurait pu, à lui seul, résoudre le problème de la ville de Béjaia et toute sa périphérie et mettre un arrêt définitif à la décharge sauvage de Boulimat érigée dans un domaine protégé entre parc national et littoral. Fermé dès la mise en œuvre du CET illico, mais rouvert aussitôt dès l'arrêt d'exploitation de ce dernier, dont on s'affaire à la mise en place de la station. Récemment, la décharge intercommunale de Biziou a été fermée sur instruction du wali, mais considérant la difficulté trouvée aussi bien par Akbou que les nombreuses communes limitrophes qui l'exploitaient, celle- ci fut levée et remise en service. Un même cas s'est produit à Amizour sur une de ses décharges située en milieu urbain et, près des habitations, qui fut temporairement mise hors service, pour y être relancé un peu plus tard. Les villes d'Akbou et El Kseur ont connu le mois dernier des problèmes sérieux en matière de ramassage de leurs ordures ménagères. Il aura fallu que les populations se substituent aux voiries de leurs communes, pour que celles-ci respirent quelque peu. Béjaia produirait quelque 140 tonnes par jour de déchets ménagers, un volume faramineux qui se déversent continuellement en pleine nature, ou fume en permanence en forêt, ou en bordures de route aux entrées de villes, telles que Sidi Aich dont sa décharge est au bord de l'oued Soummam, à la porte de la ville. Cette situation, qui relève d'une non-gestion, selon un spécialiste dans le domaine qui préconise la mise en place de centre de tri et déchetterie qui en plus de régler de manière radicale ce phénomène va générer emplois et rente. La ville d'Akbou ou Tazmalt, qui sont aussi bien programmées pour en recevoir des décharges autorisées, sont également inscrites dans la perspective de se doter d'un centre de tri de déchets, on évoque avec insistance l'entrée en lice de deux entreprises privées spécialisées dans le domaine. L'entrée en activité de Delta Environnement, un consortium algéro-espagnole, dont le dossier est validé, prévoit son installation probable à Tazmalt, en plus de l'entreprise Veraplast viendront à bout de 90 tonnes de déchets par jour. Quoi qu'il en soit, sans l'entrée en vigueur d'abord de mini-unités de tri à la base, puis de la mise en place de nombreux centres régionaux et d'unités de recyclage, ce phénomène, qui a empoisonné la vie à de nombreux maires qui ont vécu en leur collectivité une véritable crise des déchets, à l'image de la ville d'Akbou ou d'El Kseur tout récemment. Nous n'en finirons pas de déplorer cet interminable problème menaçant et, à effet boule de neige, il va en grandissant et souillant tout ce qui nous entoure, s'en prenant à notre environnement, à notre santé, celle des espèces animales qui y vivent, dont on ne se soucie guère de leur extermination, dès lors qu'elles se nourrissent désormais de ces dépotoirs empoisonnants, qui se sont substitués à leurs domaines.