Le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait déclaré devant les membres du Conseil de la nation à la suite de la justification de son Plan d'action que «le recours au financement non conventionnel» par emprunt contracté par le Trésor, auprès de la Banque centrale d'Algérie était «un impératif, et non une option» pour relancer l'économie nationale afin de maintenir le rythme de développement du pays. Ouyahia, complimenté par les uns, contesté par d'autres, prend pour la quatrième fois, la direction de l'exécutif, à la différence que cette fois-ci, il apparaît que c'est sa responsabilité qui est engagée, même s'il a obtenu le feu vert des parlementaires, car, le Premier ministre manipule fort bien ceux qui semble douter de la véracité de son plan de sortie de la crise financière, lui qui a connu le sinistre plan d'ajustement structurel de 1994 imposé par le FMI. Ahmed Ouyahia menace, dans le même temps, qu'il rassure en présentant un programme d'action, contrairement à d'autres experts en finances ne cessant de se lamenter en prédisant aux Algériens des lendemains sombres. Ouyahia a le mérite d'avoir été clair, tout en laissant dans sa manche un certain nombre d'atouts, qu'il dévoilera probablement ultérieurement après la confection de la loi de Finances 2018, qu'il promet ne contenir aucune nouvelle taxe ; mais, présentement, il dit : «Le non-recours à ce mode de financement empêchera le versement des salaires des fonctionnaires et des indemnités des députés», et pour éviter toute polémique, il précise que : «Si ce financement n'est pas appliqué en novembre, cela conduira à un arrêt total de l'économie», ce qui veut signifier que ne seront pas touchés uniquement les fonctionnaires, et les élus. Les emprunts qui seront obtenus par le Trésor public auprès de la Banque centrale d'Algérie serviront prioritairement à assurer la masse salariale des citoyens et à financer les projets infrastructurels en projet ou en hibernation dont on attend une contribution effective à l'amélioration de la croissance économique. Le manque de liquidités qui a surgi au lendemain de la chute brutale des prix du baril de pétrole durant le second semestre de l'année 2014 empêchant les banques publiques de disposer de fonds suffisants pour financer l'économie, sera, grâce à la planche à billets solutionné. Ainsi, la création de la monnaie aura pour objectif de réguler le marché monétaire. Cette option à risque commence à faire ressentir ses premiers effets négatifs, avec l'envolée des prix, et une demande peu coutumière de devises sur le marché parallèle, ces derniers temps. Donc l'impérative raison de recourir au financement non conventionnel voulu par le Président Bouteflika afin d'éviter l'endettement extérieur, a besoin d'un encadrement strict pour éluder les dérives de certains affairistes qui sont passés maîtres dans l'exploitation de mesures de replâtrage ou de laxisme ayant caractérisé le marché monétaire. L'option de se permettre de financer les déficits publics, de trouver de l'argent frais pour les budgets de fonctionnement et d'équipement, tout en remboursant les dettes et tout en relançant l'économie, implique des gardes-fous, ce qu'Ouyahia sait fort bien. Alors, faisons lui confiance.