Les initiatives des universitaires entre chercheurs et enseignants d'ici et d'ailleurs se multiplient en Algérie. Elles sont destinées à débattre et à proposer d'éventuelles solutions à la multitude de crises générées par la crise du pétrole auxquelles font face de nombreux secteurs socio-économiques. Tels sont, en tout cas, les objectifs définis au 1er séminaire international sur la crise du pétrole et la politique des réformes et de diversification économique des journées des 14 et 15 octobre écoulés. C'est ce qui a été précisé dans les discours d'ouverture de cette manifestation par le Pr Madi Belkacem, chef du département des sciences économiques, organisateur de l'événement, et le Pr Amar Hayahem recteur de l'université Badji Mokhtar ainsi que Mohamed Salamani, wali de la wilaya de Annaba. Quelques minutes avant que ne soit officiellement ouverte la manifestation, le recteur de l'université a mis en garde les universitaires en annonçant aux nombreux participants dont des étudiants, la décision de la tutelle de procéder à la fermeture des laboratoires inactifs ou dont les travaux ne sont pas rentables. Dans son intervention, le recteur paraissait avoir fait sien le principe du «sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur». D'où cette autre dimension prise par ce rendez-vous scientifique international. Elle a stimulé l'ardeur de la cinquantaine de communications d'ici et d'ailleurs inscrites au programme. L'impact enregistré sur le prix du baril de pétrole au gré de la demande et de l'offre, et les réformes économiques imposées par cette nouvelle donne, ont été transformés en chevaux de bataille par les intervenants. Contrairement aux précédentes manifestations traitant d'autres thèmes, les intervenants n'ont pas tenté d'étouffer les vérités. Ils ont parlé vrai comme s'il s'agissait d'un devoir de vérité qu'il fallait respecter. C'est que dans cette crise du pétrole, l'Algérie est aux toutes premières loges après avoir été auréolée des palmes réservées aux meilleurs dans divers domaines de réussites économiques et sociales. C'est ce qu'avait développé le Pr Hayahem. Il n'a pas manqué de s'interroger sur le «pourquoi, dans ces mêmes domaines, le premier d'hier se retrouve-t-il, aujourd'hui, en mauvaise position ?» Cet universitaire a parlé de l'élite algérienne qui, actuellement, est entrain de convertir l'adversité en une opportunité de réalisation et d'accomplissement de nombreux défis. Tout autant que le Pr Madi Belkacem, il a souligné la bonne qualité des chercheurs et enseignants universitaires algériens universellement appréciés. C'est dire toute l'opportunité de la question que se pose tout scientifique, enseignant et étudiants de connaître pourquoi, aujourd'hui, la recherche en Algérie a-t-elle perdu sa cote d'antan ? «On est arrivé à la conclusion que les étoiles ont bien pâlies dans le ciel de notre pays. Que ce soit dans la région, sur notre continent ou ailleurs de par le monde, l'Algérie n'est plus aux premières loges. Les autres font bien mieux. Il ne nous reste plus que la nostalgie du passé comme le terne et le triste reliquat de nos rêves d'excellence brisés». «Il nous faut réagir rapidement», a estimé un des chercheurs interrogés lors de ce 1er séminaire sur l'impact de la crise du pétrole sur les réformes économiques en Algérie. D'autres ont soulevé la question d'une économie strictement basée sur le pétrole au titre de la principale source de richesse et de développement. On en a fait ce que sont de nombreuses autres matières, pour d'autres pays africains. Ce genre de rendez-vous scientifique qui aurait gagné en communication dans les deux langues (arabe-français) est arrivé au bon moment. Celui de la poursuite des recherches bâclées les unes après les autres depuis une vingtaine d'années sur les Programme d'Action des différents gouvernements et le tripatouillage des lois portant gestion économique du pays. En retenant cet aspect pour en débattre et chercher des solutions à mettre en application, les animateurs du 1er séminaire international de Annaba sur la crise du pétrole et la politique des reformes et la diversification économique ont eu la main heureuse. Particulièrement en cette période de gestion séquencée en diverses étapes pour relancer la machine du développement en Algérie. L'offensive des universitaires de Annaba lancée depuis quelques jours avec l'organisation du festival international sur «l'industrie minière et son environnement» pourrait mettre un frein à l'incompétence généralisée dans la majorité des services ou direction de l'Etat.