Le café littéraire de Béjaia a rendu samedi dernier un vibrant hommage au théâtre régional de Béjaia à la poétesse et écrivaine Dihya lwiz. De son vrai nom Louiza Aouzeleg native du village Ighil Oumced à Chellata est décédée le 29 juin dernier des suites d'une longue maladie, elle n'avait que 32 ans. Un rendez- vous émouvant qui a réuni nombreux amis, proches, parents élèves et admirateurs, de celle qui avait plusieurs cordes à son arc cumulant l'écriture aux autres domaines de la comptabilité, des sciences de gestions et du marketing dont elle était doctorante. La scène du TRB était pourvue pour la circonstance du modeste décor d'une symbolique sépulture, Qu'illuminaient de petites chandelles éclairant à peine sa propre photo. Le moment était à la grande émotion dont aucun des intervenants qui se relayaient à cette tribune ne pouvaient retenir les larmes. Le grand public présent eut droit certes à des présentations de la défunte, des témoignages de sa mère, sa grand- mère, son frère, son fiancé qui ont parlé brièvement de sa vie, mais aussi de nombreux amis qui ont évoqué ses œuvres écrites aussi bien en arabe, qu'en tamazight ou en français. Le professeur en littérature arabe, Mme Sbaihi Hakima, qui a commenté son livre édité en 2013 intitulé : «Sa aqdhifou nafsi amamaka» (je me jetterai devant toi) est tout le symbole de la soumission de cette femme à sa patrie. L'oratrice dira que le livre qui est écrit avec toute sa résonnance poétique, musicale est une preuve d'amour qui spécifiera que «quiconque veut se rapprocher davantage de Dihya et l'aimer, qu'il la lise en arabe». Le moment était également à la poésie et au chant dont trois étudiants ont déclamé trois de ses poèmes, la chanteuse Souad Hanniz à son tour chantera son propre texte, une voix toute chaude et généreuse qui a su faire pleurer, mais aussi festoyer en fin de l'hommage, comme le voulait la défunte. L'hommage s'est achevé avec le dépôt d'une gerbe de fleur à la place de la liberté de la presse, un geste qui se veut aussi à la corporation qui fête sa journée et dont elle était très proche.