Le secteur de la santé à Annaba n'est plus ce qu'il était. Il est au plus mal depuis des mois. L'anarchie s'est installée dans la majorité des structures en charge de la santé des citoyens. Atténuée, quelque peu, par la réussite des greffes rénales qui se poursuivent au Centre Hospitalier Universitaire, la colère des citoyens, notamment les malades et leurs accompagnateurs s'est amplifiée. La démobilisation des effectifs dans les services de la direction de la santé de la wilaya est un quotidien. Plus qu'alarmante en ce qui concerne la mauvaise prise en charge des malades toutes pathologies confondues, cette démobilisation est imputée à l'incompétence du premier responsable du secteur. Ce dernier serait fermé à toute communication avec son personnel et les citoyens à la recherche d'une oreille attentive à leurs déboires dans les services hospitaliers. Mêmes les gens de la presse ne sont pas admis. Cette dernière situation a atteint son paroxysme avec l'agression caractérisée. La victime est un de nos confrères de la télévision «TV Dzaïr». C'était il y a quelques mois. Alors qu'il s'apprêtait à réaliser des prises de vue d'une structure publique de santé réduite en cendre par un incendie, notre confrère a été brutalisé. Ne s'en tenant pas là, le directeur de la santé s'en est pris à la caméra qu'il a jetée à terre pour l'endommager gravement en la piétinnant. La direction de la télévision «Dzair TV» a déposé plainte pour agression d'un de ses journalistes et dégradation de son matériel. Le même directeur de la santé d'Annaba semble faire peu de cas des alertes de ses structures chargées de la vaccination des nouveaux nés. Plusieurs PMI sont en rupture de stock des vaccins périodiques pour nouveaux nés. À l'exemple de celle de Kouba (Annaba), Les mamans qui s'y présentent conformément au rendez-vous mensuel inscrit sur le carnet médical individuel, sont systématiquement renvoyées à chaque fois. Et comme si cela ne suffisait pas à démontrer qu'il est intouchable, ce responsable a abandonné son poste de travail durant plusieurs jours. Il avait décidé lui-même de sa propre mutation dans la wilaya de Skikda. Sans respect de la procédure administrative prévue en la matière, notamment l'accord préalable du ministère de la santé de la population et de la réforme hospitalière et encore moins celui du wali de Annaba, il a déserté son poste pour se rendre à Skikda. Il y était attendu par son homologue. Croyant que la démarche avait été préalablement précédée par la procédure réglementaire, ce dernier s'est exécuté en cédant son poste pour venir s'installer à Annaba. Il y a même assisté à l'ouverture de la session APW du 19 octobre. Pas pour longtemps en ce sens que quelques minutes plus tard, il a dû partir. Il avait été préalablement informé qu'il a été victime d'un quiproquo. Saisi de cette situation, le ministre a ordonné à chacun des deux responsables de Annaba et Skikda de réintégrer leur poste respectif. Ces situations est bien d'autres comme l'état de dégradation avancée de nombreuses structures, des équipements médicaux toujours en panne, un personnel paramédical loin de remplir les conditions requises pour assumer convenablement sa mission, sont entre-autres les griefs que les malades et accompagnateurs ont relevés. Cette situation confirme l'anarchie prévalant dans le secteur de la santé à Annaba. La plupart des structures qui opèrent dans ce secteur font dans l'improvisation, manquent d'anticipation et de prévision, de méthode et d'organisation. C'est pourquoi, l'on qualifie de véritables prouesses la pose de prothèses du genou avec succès au profit de quatre patients les28, 29 et 30 octobre écoulés. Originaires d'Annaba et d'El Oued, ils sont âgés de 50 ans et plus. Les autres performances portent sur les greffes rénales réalisées au niveau du bloc opératoire du service de chirurgie générale du Centre Hospitalier universitaire de Annaba cette fin de mois d'octobre. Elles sont à inscrire à l'actif du staff médical composé de Hacene Attik, Arbaoui, Harbi, Chaouch, Saoui ainsi que leurs pairs venus d'Alger. Préalablement, tous les contacts avaient été pris, le programme des interventions chirurgicales établi et le personnel à mobiliser identifié et formé pour réaliser ces greffes rénales sur deux patients âgés de 25 et de 55 ans. Ils sont originaires de la wilaya de Souk-Ahras et Skikda. Au total, ce sont 29 greffes sur les 40 programmées qui ont été réussies tout au long de ces derniers mois. Rappelons que depuis le lancement de ce type d'interventions chirurgicales pointues dans la wilaya, le CHU de Annaba a réalisé 96 greffes rénales toutes réussies. Le même établissement ne s'est pas arrêté à ce niveau d'interventions médicales. En effet, la fin du mois écoulé, Le CHU Annaba a inscrit sur ce même registre les activités chirurgicales dirigées par le Pr Abdelghani Menadi, son équipe de spécialistes d'orthopédie avec l'assistance du Pr Bouhadiba de l'EHS d'Oran. Dans le lot des praticiens il y avait également, cinq spécialistes en orthopédie venus des EPH de différentes wilayas de l'extrême Est du pays. Rappelons que pour se mettre au diapason des établissements hospitaliers à l'échelle internationale, la DG conduite par le Dr Mohamed-Nabil Bensaïd a engagé des travaux au niveau des blocs opératoires de chirurgie orthopédique, d'urologie et de la neurochirurgie.