Le FLN de Annaba a réalisé un véritable raz-de-marée en s'accaparant de 32 des sièges sur les 39 existants à l'Assemblée Populaire de Wilaya (APW) et de 10 sur 12 des communes (APC) de la wilaya. Seules celles de Chorfa et El Bouni ont échappé au vieux parti car conquises par respectivement la liste MPA (une surprise) et une alliance ayant pour tête de liste Latrache, le précédent P/APC. En fait, à Annaba, ce n'est pas le FLN de Djamel Ould Abbès qui a atteint ce score jamais réalisé depuis l'indépendance. Il s'agit beaucoup plus du travail d'un groupe de cadres et militants de ce même parti. Sous la houlette de têtes pensantes locales tel l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics Boudjema Talai, un enfant du terroir, ils avaient décidé de se défaire des opportunistes, des corrompus et des corrupteurs. Ils ont commencé par mettre à l'écart BahaEddine Tliba et ses marionnettes avant d'entamer un travail de fond. Tout en n'admettant aucune ingérence dans l'élaboration des listes de candidats APW et des 12 APC, ce groupe a travaillé dans la transparence. Le résultat enregistré démontre clairement aux yeux de l'opinion publique locale, la pertinence de la démarche. La commission locale chargée d'étudier les candidatures a fait appel à des candidats inconnus sur la scène politique locale, mais connus pour leur intégrité morale et leur expérience dans la gestion socio-économique, culturelle et sportive de la wilaya. C'est ce qui a fait qu'à l'aube du 24 novembre, Annaba est entrée dans l'histoire du pays en s'inscrivant en référentiel de la démarche du parti. Ainsi, avant de se lancer dans la campagne électorale sous l'impulsion de la mouhafada de Annaba, Boudjema Talai s'est consacré aux études des perspectives locales à long terme. «Ce qui va nous permettre de mieux préparer localement les grands rendez-vous d'envergure nationale», a-t-il argumenté quelques minutes après la publication officielle des résultats du scrutin de ce 23 novembre. C'est que, préalablement, le FLN Annaba s'est lancé dans une projection intelligente du devenir local à travers l'élaboration d'un projet de société. Il faut dire que les objectifs globaux de développement paraissent avoir été identifiés tout autant que le cadre d'inspiration locale. Dans leur projection, les candidats FLN ont posé les fondations de l'édifice pour dégager l'essentiel de ce qui devrait être mis en place pour le développement local. Lors des meetings comme lors des rassemblements qu'ils ont organisés, les candidats FLN ont su mettre en relief qu'ils étaient mentalement prêts pour gérer l'avenir de plus de 650.000 habitants de la wilaya. «La gestion du neuf requiert une mentalité neuve. On ne peut plus continuer à gérer anarchiquement l'espace public. Car, refuser de s'adapter au neuf, c'est jeter des milliards par la fenêtre, c'est donner des amandes aux édentés. Nos élus doivent transformer en réalité durable les engagements qu'ils ont exprimés publiquement», a affirmé l'ancien ministre. Du côté d'El Bouni, une des deux communes sur les douze à avoir réussi à échapper au raz-de-marée du FLN, c'est le précédent P/APC Latrache qui a imposé sa liste. Celle-ci est composée de candidats qui ont parlé de transformer les potentialités locales en capacités de développement et les talents en richesses humaines et matérielles synonymes de progrès. L'autre surprise après celle du raz-de-marée du FLN à Annaba est à inscrire au compte de l'élection de la liste MPA pour présider aux destinées de la population de commune agropastorale de Chorfa. Il faut croire que la tête de liste a réussi à convaincre ses concitoyens. C'est, en tout cas, ce qu'indique l'approche de la politique de gestion de cette collectivité locale qu'il a développée lors de ses meetings et rassemblements. Battu à plate couture, le RND comme beaucoup d'autres partis politiques, ne doivent en vouloir qu'à leurs cadres. Particulièrement le RND dont la mauvaise gestion de la campagne électorale a confirmé tout le mal que vit le parti de l'actuel Premier ministre. Notamment lors de son meeting au Théâtre Azzedine-Medjoubi où s'étaient succédés des candidats d'une médiocrité affligeante dans leur approche des problèmes socio-économiques de la wilaya. Il semble que les responsables locaux du RND ait donné plus qu'il n'en faut aux uns, en laissant à la traine les autres. Les résultats des urnes qu'il a enregistrés lui imposent une réflexion sur la nécessité d'un changement en profondeur. Il reste tout de même que le FFS poursuit toujours son avancée dans le milieu de l'électorat local. Pour preuve, les bons résultats en termes de suffrages exprimés dont il a bénéficiés lors de cette dernière épreuve électorale locale.