Les rapports publics annuels de la Cour des comptes dévoilent chaque année des constats de mauvaise gestion de l'argent public. Les défaillances se perpétuent en ces temps de crise financière et de régime austère pour la majorité de la population à qui il est demandé de se serrer la ceinture, en attendant que le virage pris par le gouvernement en matière fiscale, et de réorganisation structurelle de l'économie apporte les résultats efficients garantissant une sortie honorable de la crise. La résilience aux chocs de l'effondrement des prix du baril de brut sur le marché pétrolier, ne semble pas inquiéter les gestionnaires de l'argent public, pour exiger la soutenabilité nécessaire en matière de dépenses budgétaires. En 2014, la Cour des comptes avait signalé plusieurs dysfonctionnements dont le faible remboursement des crédits aux entreprises, ainsi que le manque de suivi dans l'utilisation des subventions. Le gaspillage selon le rapport de la Cour des comptes a été signalé dans tous les secteurs. Le recouvrement des recettes de la fiscalité ordinaire et douanières pour un pays dont le Trésor public souffre de l'épuisement de ses fonds propres. Il avait été signalé que la fiscalité douanière a perdu 8,52% en 2014 faute de recouvrement des amendes et des pénalités pour fraude et évasion douanière. Le manque à gagner pour le Trésor était considérablement élevé, parallèlement, les dépenses budgétaires continuées à être surévaluées, et à bénéficier de «réajustements de crédits» ne tenant pas compte des besoins réels, ce qui se matérialise par des surcoûts, parfois injustifiés. Dans un autre registre, la Cour des comptes a mis en exergue des anomalies dans le suivi des subventions accordées par l'Etat aux différentes organisations de la société civile. Une année après, dans un article paru dans le quotidien El Watan dans son édition du 5 décembre 2017, on peut lire que le tout récent rapport de la Cour des comptes qu'il y a toujours «une mauvaise gestion de l'argent public, selon le contenu du rapport d'appréciation de la loi portant règlement budgétaire de l'exercice 2015». Dans ce rapport il est dit : «Que les départements ministériels lancent des projets sans maîtriser les coûts et encore moins les délais de réalisation. Sur l'enveloppe consacrée aux projets d'investissement estimée à 3615,072 Mds DA, 760,69 Mds DA est allouée à la réévaluation des projets d'investissement. Inquiétant écart. La Cour des comptes avait constaté de nombreuses insuffisances dans l'exécution des dépenses publiques menant à des réévaluations souvent non justifiées et inappropriées. Le peu de rigueur dans les évaluations des budgets, les reliquats, les dettes, les réajustements, la consommation des budgets en dessous des prévisions, le manque de suivi, sont une tendance qui se perpétue en influant négativement dans les évaluations réelles des crédits.