Il suffit de remonter le temps dans un passé pas aussi lointain pour se remémorer et se souvenir d'un talentueux footballeur que nous avons perdu de vue, un footballeur doué techniquement qui a beaucoup donné à la balle ronde algérienne. Il s'agit en l'occurrence de Maiche Abdelwahab, cet inter-gauche, dynamique et talentueux, qui a vu le jour en 1960 dans la ville de Sétif, une région réputée footballistique avec Rachid Mekhloufi, Arribi Mokhtar, Kermali Abdelhamid, Salhi Abdelhamid, Cheniti, Osmani, Serrar, Koussim, Mattem et des centaines d'autres, mais qui a grandi à Alger en faisant les beaux jours du Milaha d'Hussein-Dey. Maiche Abdelwahab est un excellent footballeur, qui possède un tempérament agressif malgré sa petite morphologie, cependant il était doué d'une technique époustouflante, très bon dribbleur et véritable patron dans le milieu de terrain, devenant un joueur indispensable et un homme de base dans l'échiquier des Sang et Or, bien que par moment, il ne savait pas discipliner ses sautes d'humeurs et son comportement agressif sur le terrain. Maiche Abdelwahab savait allier puissance et vitesse, une bonne technique avec un marquage individuel des plus excellents, et de par sa vitesse et son sens du placement au milieu du terrain, sa devise était de ne pas laisser un joueur le prendre de vitesse et si le ballon passe, il n'était pas question que le joueur fasse de même. Il savait annihiler toutes les velléités offensives et relancer le jeu grâce à un esprit constructif et collectif. Qui de nous ne se rappelle pas de ce gentil garçon ? De tempérament beau gosse avec une chevelure dans le vent, un footballeur qui a beaucoup donné à la balle ronde algérienne mais qui demeure oublié par les responsables du football surtout par l'association des footballeurs internationaux algérienne que préside Ali Fergani. Comme par coïncidence, lui et son coéquipier au Milaha ont défendu les couleurs des Sang et Or. C'est un joueur une fois en forme, on ne pouvait qu'apprécier l'aisance avec laquelle, il conduisait son ballon, sa manière de le couvrir et son sens de la dernière passe. Avec de l'ambition, il aurait certainement réussi une carrière exceptionnelle comme meneur de jeu. Qui de nous n'a pas été séduit par ce joueur, élégant, volontaire, hargneux et qui manifestait un amour pour le beau jeu. Doté d'une technique admirable, très collectif, Maiche Abdelwahab ne refusait pas les possibilités que lui ouvraient ses coéquipiers de la ligne d'attaque afin qu'il puisse s'infiltrer, balle au pied et marquer des buts. Eh ! Quels buts ! Oui, il possédait le sens du but et l'opportunisme, car son jeu de tête, sa frappe, son physique n'étaient pas suffisamment développés pour s'imposer à un poste où ses qualités sont indispensables, malgré sa petite taille, c'était quand même un grand athlète, bien costaud, du genre de joueur «Medkouk». Maiche Abdelwahab est un personnage bon chic, bon genre qui a commencé à taper sur un ballon dès son jeune âge. Il a le sens du dribble et celui de la dernière passe et comme tous les techniciens, Abdelwahab est animé d'un esprit constructif et collectif, les entraîneurs qui l'ont eu sous leurs coupe sont séduits par l'élégance et la mobilité de ce garçon et tout de suite, il frappe à la porte de l'équipe nationale algérienne. Abdelhamid Zouba l'habille des Verts et lui ouvre les perspectives d'une excellente carrière internationale alors qu'il n'avait que vingt-deux ans lorsqu'il affronta pour son premier match officiel international contre le Bénin à Alger en date du 8 avril 1983. Il porta le maillot national plus de neuf fois, il fut exemplaire lors des jeux méditerranéens, des éliminatoires aux Jeux olympiques ainsi qu'en éliminatoire de Coupe d'Afrique des nations. La génération actuelle n'a aucun souvenir de ce jeune garçon qui a beaucoup donné pour le football algérien, il s'est éclipsé du ballon rond, cependant les Hussein-Déyens doivent saisir cette occasion pour rendre un hommage à celui qui a évité la relégation du NAHD dans les années 1984. Maiche Abdelwahab a essayé de revenir en équipe nationale dans les années 1986 malheureusement les places étaient chères avec Maroc, Belloumi, Jefjef, Fergani et autres. Son dernier match avec les Verts fut contre la Turquie à El Djadida. Il avait de la vivacité dans le geste, sa vitesse dans la course et sa clairvoyance ont fait de lui un excellent joueur de football. Il a eu le privilège de traiter d'égal à égal avec les meilleurs joueurs de son temps. Maiche Abdelwahab était un garçon très nerveux, une nervosité qu'il ne maîtrise pas bien souvent, il se fait rappeler à l'ordre par les arbitres. L'association des footballeurs internationaux doit faire connaître à la génération actuelle ce genre de footballeurs qui ont porté les couleurs, ceux que l'on surnomme : sandwichs macaroni. Ils ont joué sans rien récolter mais cela n'empêche qu'ils demeureront inoubliables dans nos cœurs. La question qui se pose : que devient Maiche, c'est ce genre de footballeur que l'on voudrait dans les plateaux de chaînes de télévision.