La loi de Finances 2018 fait râler les consommateurs restant hostiles aux hausses qu'elle impose. Ce qui n'est pas de l'avis du ministre des Finances qui déclara que sa loi de Finance 2018 «vise à préserver le pouvoir d'achat dans une conjoncture difficile», reconnaissant au passage que les mesures prises sont dictées par la persistance des contraintes financières qu'imposent les marchés pétroliers qu'il qualifie de fortement instables. Le langage enrobé de confiance lors de la présentation du projet de la loi de Finances 2018, laisse entrevoir toutefois que tout n'est pas rassurant tel «cet accord dont il ne révèle pas le contenu, sur la baisse de la production pétrolière», que M. Raouia compte compenser par la priorité que le gouvernement accordera à l'encouragement du climat des affaires, à «l'investissement productif, créateur de richesses et d'emploi, ce qui «boostera la dynamique économique par le lancement de nouveaux projets de base». Pour attirer les fonds des éventuels investisseurs le ministre table sur la baisse des taux d'intérêt en faveur des investisseurs producteurs et prévoit de réactualiser le cadre juridique pour un meilleur contrôle des opérations financières. Le ministre soutient mordicus que la loi de Finances 2018 «préservera le pouvoir d'achat des ménages à travers le maintien du même niveau des transferts sociaux, sachant que ces derniers s'élèveront à 1760 milliards DA en 2018.» M. Raouia avait mis en avant les défis auxquels est confrontée l'économie nationale notamment la baisse de liquidité bancaire, l'épuisement de l'épargne publique depuis février 2017, et la contraction des réserves de change, estimées à 102.4 milliards USD à la fin de septembre 2017, mais ne souffle mot sur l'épargne des ménages, véritable indicateur de la santé économique du pays, ni sur les dégâts que cause l'inflation, la généralisation des hausses de plusieurs produits de consommation courante, ainsi que les augmentations de diverses taxes, et impôts, sur le pouvoir d'achat des citoyens. Si le déficit public se porte mieux en 2017 par rapport à 2016, n'en demeure pas moins qu'il reste avec 17% du PIB loin des espoirs de le voir revenir à un équilibre budgétaire tolérable. Le système de subvention des produits alimentaires de base ne compense pas les dépenses auxquelles font face les ménages, depuis l'entrée en vigueur de la loi de Finances 2016. Avec les nouvelles taxes touchant les carburants et les produits importés, il va falloir s'attendre à ce qu'il se produise un effet boule de neige. Les commerçants et les producteurs algériens ont pris depuis belle lurette la liberté de multiplier par dix, ce qu'ils payent comme taxes. Ce genre de pratiques qui a tendance à répercuter sur le dernier consommateur des prix injustifiés dans la réalité ira rajouter à l'anarchie que subit le marché intérieur ; anarchie que le ministère du Commerce attribut bien souvent pour justifier les carences des services chargés du contrôle de la qualité et des prix aux libertés du marché.