Les cas de choléra suspectés au Yémen, pays ravagé par la guerre depuis plus de deux ans, sont estimés à un million, a annoncé jeudi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). "Les cas de choléra suspectés ont atteint la barre du million, ce qui amplifie les souffrances du pays pris dans une guerre brutale", a indiqué l'organisation. Ce chiffre avait déjà été avancé par des ONGs travaillant au Yémen. Entre le 27 avril et le 8 novembre 2017, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a enregistré 913.741 cas suspects de choléra et 2.196 décès liés à cette maladie, même si le nombre de cas est en diminution depuis plusieurs semaines. L'organisation a averti, le 10 novembre dernier lors d'un point de presse à Genève, que la lutte contre le choléra au Yémen risque de subir "un revers sérieux" si le blocus du pays se poursuit. "Nous avons fait des progrès (dans le traitement de l'épidémie) mais nous allons subir un sérieux revers si nous n'avons pas un accès total à toutes les zones touchées", avait alors expliqué une porte-parole de l'OMS, Fadela Chaïb. L'effondrement des infrastructures du Yémen après plus de deux ans de guerre opposant les forces gouvernementales soutenues par une coalition conduite par l'Arabie saoudite, et le mouvement Anssarulah (Houthis) qui contrôlent la capitale Sanaa, a abouti à la plus importante épidémie de choléra au monde. L'Arabie saoudite impose un blocus au Yémen et n'autorise que les cargaisons humanitaires et commerciales après inspection, ce qui suscite des critiques d'ONG et d'organisations internationales.