L'épidémie de choléra au Yémen, qui a déjà fait plus de 1800 morts dans le pays en guerre, pourrait atteindre le seuil de 600 000 cas en 2017, a averti hier le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Un Yéménite sur 45 pourrait en être infecté d'ici décembre, a indiqué l'organisation dans un communiqué, soulignant que ce serait "la conséquence directe du conflit qui a dévasté les infrastructures civiles et mis à genou le système de santé". Le communiqué a été publié à l'occasion d'une visite que le président du CICR, Peter Maurer, entame à Aden (sud) et qui doit le conduire aussi à Taëz (sud-ouest), puis dans la capitale Sanaa. Le pays est déchiré par une guerre qui oppose le gouvernement, soutenu par une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite, aux rebelles chiites houthis accusés de liens avec l'Iran. Le choléra est réapparu en avril après une première épidémie l'an dernier, et le conflit complique les livraisons de médicaments et l'arrivée de l'aide humanitaire internationale. Depuis l'intervention en mars 2015 de la coalition arabe, les combats ont fait plus de 8000 morts, majoritairement des civils, et plus de 44 500 blessés. La situation s'est encore dégradée avec l'apparition de l'épidémie de choléra dans le pays où, depuis fin avril, 370 000 cas suspects ont été enregistrés et 1828 personnes en sont décédées. R. I./Agences