«Il y a trop de demandes sur l'automobile et nous n'allons pas manger toutes les devises de l'Algérie en important des kits, nous mettrons de l'ordre dans ce marché», a déclaré, avant-hier, à Alger, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia expliquant que dorénavant, il y aura seulement une dizaine d'investisseurs autorisés pour le montage automobile, «cinq pour les voitures et cinq pour les camions», a-t-il souligné. En marge de l'ouverture de la 26e édition de la Foire de la production nationale, le Premier ministre a pointé du doigt «le nombre important enregistré pour les demandes d'assemblages de véhicules en Algérie», soulignant, à cet effet que «l'Etat va mettre de l'ordre dans le marché». S'adressant aux concessionnaires automobiles, il a insisté «nous n'allons pas laisser refaire l'histoire des minoteries. Evoquant le nombre d'assembleurs automobiles en Algérie, le Premier ministre a dit : «A l'avenir vous serez cinq pour l'automobile et cinq pour les camions» sans donner plus de détails. «Ceci ne va pas plaire à certains, mais en tant que gouvernement, nous avons à défendre les intérêts du pays», a-t-il souligné. A cet effet, le gouvernement va vers l'interdiction totale d'importer des véhicules, mais pour l'instant, elle restera très limitée. «Malgré que cette décision ne va pas plaire à tout le monde, elle reste une démarche importante car l'intérêt du pays passe avant le reste», a tenu à souligner le Premier ministre. De ce fait, Ahmed Ouyahia a trouvé que sans cette décision, «le marché sera monopolisé par ceux qui ont la possibilité de produire», a-t-il souligné en s'adressant aux concessionnaires. Par ailleurs, Ahmed Ouyahia n'arrêtait pas d'interpeller les investisseurs sur l'importance de renforcer la production afin d'aller vers l'exportation, en leur promettant en contrepartie, que «l'Etat vous garantira la protection par des mesures douanières ou autres». Pour rappel, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi avait déclaré, mardi à Alger, que «près de 900 produits seront suspendus à l'importation dès janvier 2018, dans le cadre du nouveau dispositif d'encadrement du commerce extérieur». Il s'agit essentiellement des fruits secs, des fromages (produits finis), des fruits frais (à l'exception des bananes), des légumes frais (sauf l'ail), des viandes (à l'exception de certaines catégories telles les viandes bovines), du thon, des dérivés du maïs, des préparations de viande, des chewing-gum, des bonbons et chocolats, des pâtes alimentaires, des viennoiseries, des dérivés de céréales, des conserves de légumes, des tomates préparées ou conservées, des confitures, des gelées, des fruits conservés, des préparations alimentaires, des préparations pour soupes et potages, des eaux minérales, des papiers, du ciment, des détergents, des produits plastiques finis et semi-finis, des produits hygiéniques, du marbre et du granite, des tapis, de la céramique finie, des glaces et verres, des moissonneuses-batteuses, des articles de robinetterie, des fils de câbles, des meubles, des lustres, des articles électroménagers et des téléphones mobiles. La facture d'importation de ces produits s'est établi à 1,5 milliard de dollars durant les 10 premiers mois de 2017, avait fait savoir Benmeradi lors d'un point de presse tenu en marge d'une réunion avec les cadres de son secteur. wPour rappel, le ministre avait aussi fait part, lors de cette rencontre, d'autres mesures d'encadrement des importations à partir de l'année prochaine dans le cadre de la loi de finances 2018. Il s'agira, entre autres, de l'élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC), au taux de 30%, pour 10 familles de produits finis, ainsi que le relèvement des droits de douanes, pouvant atteindre 60%, pour 32 familles de produits finis.