L'Algérie et le Japon procéderont «très prochainement» à la signature de deux conventions relatives à la non-double imposition et à la facilitation de la procédure d'investissement au profit des hommes d'affaires japonais et algériens, a annoncé hier à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, dans une déclaration à la presse à l'issue de l'audience qu'il a accordée au ministre délégué auprès du ministre japonais des Affaires étrangères, Masahisa Sato. Le chef de la diplomatie algérienne, cité par l'APS, a présenté au responsable japonais un exposé sur les facilitations accordées par l'Algérie aux investisseurs étrangers, notamment japonais, rappelant que l'Algérie et le Japon célébraient cette année le 55e anniversaire de leurs relations diplomatiques. M. Messahel a, par ailleurs, salué la qualité des investissements japonais en Afrique qui augmentent année après année, a-t-il dit, réaffirmant la disponibilité de l'Algérie à œuvrer avec le partenaire japonais en faveur du renforcement des investissements en Afrique. Les deux responsables ont abordé la situation prévalant au Moyen-Orient, notamment en Syrie, en Libye et dans la région du Sahel, la question du terrorisme et la stratégie onusienne de lutte contre ce phénomène. M. Messahel a réaffirmé la position de l'Algérie à l'égard de la réforme du système onusien, notamment le Conseil de sécurité, soulignant «la nécessaire démocratisation de l'Organisation des Nations unies pour qu'elle puisse s'acquitter de son rôle dans le règlement pacifique des conflits». Il a, à cet égard, rappelé que l'Algérie s'opposait à l'ingérence dans les affaires intérieures des pays, un principe qu'elle partage avec le Japon concernant les conflits en Afrique ou en Asie, a-t-il dit. M. Sato a, pour sa part, indiqué avoir abordé avec M. Messahel «les moyens de renforcer les relations bilatérales dans le domaine économique, culturel, sportif et sécuritaire notamment la lutte contre le terrorisme». Le responsable japonais a, par ailleurs, précisé avoir évoqué avec le chef de la diplomatie algérienne «une éventuelle visite de M. Messahel au Japon dans le cadre de la consolidation de la coopération entre les deux pays». Les observateurs ont noté que les relations économiques entre l'Algérie et le Japon connaissent une régression depuis 2014, passant de 2 milliards de dollars à 400 millions de dollars. Cette régression est due surtout à la baisse des prix des hydrocarbures qui a entraîné des restrictions, voire la suspension, des importations de véhicule. Les deux pays ont multiplié les contacts en vue de donner une nouvelle dynamique aux relations économiques. Une journée d'information sur le Japon a été organisée, il y a quelques semaines, par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), en collaboration avec l'ambassade du Japon à Alger et le Club des Affaires Algérie-Japon. L'ambassadeur du Japon avait révélé alors que les marques d'automobile japonaises comme Toyota, Nissan, Suzuki, des constructeurs de camions, attendent le feu vert de l'Etat algérien pour s'y installer le plus tôt possible et construire des usines de montage d'automobiles en Algérie. Le Japon s'intéresse beaucoup au marché d'automobile en Algérie car, aux yeux des constructeurs japonais, il est le deuxième en Afrique. En février prochain, une forte délégation japonaise devrait venir en Algérie dans le but d'explorer les opportunités d'investissements et de relance des relations économiques bilatérales.