La première drague algérienne pour le dévasement de barrages sera lancée le mois de mars prochain, et ce, afin de réduire la facture d'importation des équipements et de mobiliser les capacités nationales, selon les déclarations du ministre des Ressources en Eaux, Hocine Necib, a rapporté l'agence nationale, avant-hier à Alger lors d'une conférence de presse animée à l'issue d'une visite d'inspection de plusieurs projets dans la wilaya d'Alger, en compagnie du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. En effet, cette drague, équipée de techniques de pointe, est actuellement en construction par des ingénieurs algériens avec un taux d'intégration de 70%, dans un premier temps, ce qui permettra de réduire la facture d'importation de tels équipements utilisés dans le dévasement des barrages et, partant, augmenter la capacité de stockage, a indiqué le ministre. Pour ce dernier, la mobilisation des potentialités nationales dans le domaine des ressources en eaux «ne se limite pas à ce projet». A ce propos, il a souligné la préparation pour la fabrication d'équipements destinés au traitement des eaux des barrages avec un taux d'intégration de 80%, sachant qu'ils étaient importés auparavant. S'exprimant sur «la révision de la tarification de l'eau», M. Necib a indiqué que cette option «n'est pas exclue», précisant qu'en cas de révision, le principe retenu sera «celui qui consomme plus, paye plus», ce qui prémunira les petites bourses des effets d'une éventuelle augmentation. Quant aux créances des factures impayées, le ministre a affirmé que «l'Algérienne des Eaux (ADE) était pénalisée par de tels comportements, appelant cette dernière à prendre les mesures nécessaires pour pallier la situation afin de réaliser son équilibre financier.» Quant à la visite d'inspection de plusieurs projets au niveau de la capitale, M. Necib, qui s'est félicité des dispositifs d'approvisionnement en eau potable à l'est d'Alger, qui ne souffre d'aucun problème grâce aux barrages de Keddara et Taksebt. Il ajoute que la wilaya d'Alger est approvisionnée en eaux à hauteur de 59% grâce à 6 barrages et à hauteur de 22% grâce aux stations de dessalement d'El Hamma et de Fouka ainsi que par des eaux sous-terraines grâce à 190 forages exploités, à hauteur de 19%. «Grâce aux importants investissements consentis par l'Etat pour la diversification des ressources en eau, nous pouvons dire qu'Alger est maintenant sécurisée en matière d'approvisionnement en eau potable», a déclaré M. Necib. Par ailleurs, le premier responsable du secteur a évoqué plusieurs opérations visant essentiellement à renforcer les capacités de stockage à l'ouest d'Alger à travers la réalisation de trois châteaux d'eau à Sidi Abdellah (10.000 m3), à Rahmania (10.000 m3) et Douéra (30.000 m3) ainsi que des stations de pompage au niveau de ces sites qui devraient être réceptionnées avant le ramadhan prochain. Le remplissage des barrages atteint les 53% Le taux de remplissage des barrages au niveau national était de 53% fin décembre dernier, a affirmé le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, avant-hier lors de sa visite d'inspection à Alger, ajoutant que les réserves ont atteint 3.5 milliards m3, ce qui permettra de satisfaire la demande pour deux ans au moins. «Les quantités d'eau stockées depuis le début de la saison des pluies, soit d'octobre à fin décembre 2017, sont estimées à 500 millions m3, un volume qui n'a pas été enregistré depuis 5 ans pour la période considérée », a déclaré M. Necib. Le ministre a fait état par ailleurs de faible niveau dans certains barrages, notamment le barrage d'Ain Dalia à Souk Ahras qui a enregistré un déficit «historique» ainsi que le barrage de Skikda et celui de Bordj Bou Arréridj. M. Necib a estimé que si la même tendance est enregistrée au cours de cette année, le taux de remplissage des barrages sera «très satisfaisant», ajoutant que les réserves des barrages ne représentent que 31% sur 10.4 milliards m3 mobilisés chaque année pour satisfaire la demande, et que le reste provient des eaux souterraines (64%), des stations de dessalement (4.5%) et des stations de traitement des eaux usées (0.5%).