C'est bel et bien parti du côté du holding «Imital» où, aussitôt installé dans ses fonctions, le nouveau Président Directeur Général M. Maouche a procédé à la mise en place d'une commission d'enquête. Elle a pour mission d'investiguer à Sider, une de ses 70 entreprises comptabilisant globalement 25.000 travailleurs avec, au titre de corps de métier, la métallurgie, la sidérurgie et la construction métallique. Le nouvel homme fort d'Imital est connu pour sa fermeté et la pertinence de ses décisions. Ceux qui le connaissent, affirment pour ce qui est de Sider «qu'il prendra les bonnes décisions». La commission qui a été installée devrait livrer ses conclusions dans deux semaines au plus tard. Un délai que ses membres doivent rapidement exploiter pour déterminer avec exactitude les faits, les causes et les conséquences à l'origine des perturbations enregistrées au complexe sidérurgique El Hadjar. Ils devront, également, situer les responsabilités dans la rupture des stocks de coke à l'origine de l'arrêt durant plusieurs jours du Haut Fourneau N°2 donc de la production des coulées continues. Selon nos sources, les prérogatives de cette commission sont élargies à l'évaluation des compétences des cadres gestionnaires nouvellement recrutés. Le dossier portant sur l'implication directe du SG du conseil syndical et autres personnes étrangères dans la gestion des activités commerciales du complexe sidérurgique. La démarche démontre que le nouvel homme fort du Holding Imital suivait déjà l'évolution de la situation bien en avant sa nomination et a conclu qu'elle a atteint le point de non-retour. Elle était déjà catastrophique depuis le départ en 2016, de l'indien ArcelorMittal pour cause de rupture de contrat de partenariat. Désireux se retirer de la gestion du complexe d'El Hadjar et autres unités comme les mines, le patron du groupe ArcelorMittal leader mondial de l'acier avait adressé une demande en ce sens au gouvernement algérien. Il ne s'attendait pas à l'accusation grave exprimé à son encontre par le Ministre de l'Industrie et des Mines (MIM) Abdeslem Bouchouareb à l'époque. Tant du côté du partenaire étranger que celui du gouvernement algérien, cette accusation n'a pas été démentie. En fait, depuis son arrivée à la tête de la filiale ArcelorMittal Algérie (AMA) au titre de partenaire majoritaire au capital social avec 70% des actions de l'ordre de 123 millions de dollars, l'indien n'avait rien fait de ce qui était prévu par le contrat de partenariat signé le 18 janvier 2001. A savoir, augmenter la capacité de production du complexe sidérurgique El Hadjar (Annaba) à 2,2 millions de t/an, renforcer les capacités de production en aval avec l'acquisition d'un nouveau laminoir rond à béton et fil machine de 1 million de t/an. C'est tout le contraire qui s'est produit. Durant les 15 années de gestion «ArcelorMittal», la production de l'acier qui était de 600 000 T, avait chuté à 300 000 T. Et dire que le complexe d'El Hadjar avait nécessité durant les années 1980/1990 des opérations d'assainissement. Elles ont coûté 20 milliards de dollars. Cela n'a pas, pour autant, permis à l'Algérie de réduire sa facture d'importation de produits sidérurgique de 10 milliards de dollars/an. L'accord de partenariat signé en janvier 2001 par le gouvernement algérien et l'indien encore sous enseigne Mittal Steel, apparaît aujourd'hui comme un marché de dupes. Il s'agit du résultat des négociations engagées à l'amiable pour mettre fin au partenariat dès la fin 2016. Des confidences recueillies auprès de sources sur le dossier, que Sider avait été tenue à l'écart de la transaction finale conclue entre ArcelorMittal et le MIM sous Abdeslem Bouchouareb. Il ressort également que des zones d'ombres de cet accord à l'amiable pointent. Pour éviter d'être cité à la barre de la Cour arbitrale Internationale à même de porter atteinte à sa crédibilité, le groupe indien pourrait être contraint à verser aux algériens plusieurs millions de dollars de dédommagement. Et c'est certainement pour rappeler au patron du groupe indien ses engagements que Abdeslem Bouchouareb (MIM à l'époque) avait cru bon lancer publiquement : «ArcelorMittal a voté 10 à 20 millions/an au complexe sidérurgique El Hadjar». Il reste qu'au plan interne, l'opacité entourant cette affaire pourrait déboucher, dans les prochains jours, sur une demande de création d'une commission d'enquête parlementaire.