Après avoir instauré des licences et procédé à la suspension de l'importation de produits alimentaires, le gouvernement veut mettre de l'ordre dans l'exportation des biens alimentaires bénéficiant du soutien de l'Etat. En effet, le gouvernement a décidé de voir plus clair dans le domaine des exportations alimentaires utilisant des intrants subventionnés, notamment le blé, la poudre de lait et le sucre. Le montant des exportations alimentaires a atteint, en 2016, le chiffre de 327 millions de dollars, en évolution de 13% par rapport à l'année 2015. Selon les chiffres des douanes, l'Algérie a exporté du sucre, des dattes et des pâtes alimentaires. Les exportateurs sont essentiellement issus du secteur privé, notamment les industriels de l'agroalimentaire qui bénéficient du soutien de l'Etat à travers les intrants. Le premier ministre qui a présidé un Conseil interministériel sur les exportations alimentaires utilisant des intrants subventionnés a ordonné, à l'issue du débat, de mettre en place une commission intersectorielle qui sera présidée par le ministre des Finances et dans laquelle sera également représenté le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche. Cette commission devra élaborer un rapport détaillé sur cette problématique dans un délai d'un mois. «Les conclusions auxquelles aboutira l'expertise seront soumises à l'appréciation du Premier ministre et devront être accompagnées de propositions de solutions à même de mettre un terme aux conséquences directes engendrées par ce phénomène, notamment aux préjudices constatés sur le développement de l'économie nationale», lit-on dans le communiqué du Premier ministère diffusé lundi. Pour le nouveau ministre du Commerce, «des incohérences caractérisent le fonctionnement de certaines filières dont les produits sont éligibles à l'exportation». Le département du Commerce relève aussi «des contradictions et des anomalies qui ont trait aux différents niveaux de la chaîne et concernent aussi bien le système des approvisionnements que ceux de la production et de la distribution». Selon plusieurs sources médiatiques, il existe en Algérie plusieurs entreprises qui exportent des produits alimentaires transformés issus du programme des produits subventionnés par l'Etat. Dans le passé, il y a eu des décisions d'interdiction d'exportation de pâtes alimentaires produites en Algérie et de produits laitiers. L'Etat débourse annuellement plus de 8 milliards de dollars dans les importations alimentaires, notamment les céréales, la poudre de lait et le sucre. Le gouvernement a pris l'engagement de mettre en place une nouvelle politique de ciblage des subventions. Dans l'esprit de cette démarche, il est clair que les pouvoirs publics vont devoir aller jusqu'au bout afin d'éviter l'effondrement de ce système de soutien aux prix, surtout dans le contexte actuel de baisse des revenus pétroliers.