La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit a estimé, hier, à Tizi Ouzou, que la suspension, quasi-régulière, de la scolarité des élèves prive les apprenants de compétences nécessaires à la poursuite de leur cursus scolaire. «Cette situation, génératrice d'inégalités, porte préjudice au principe d'équité qui est l'un des fondements de notre système scolaire», a indiqué la représentante du gouvernement. S'exprimant lors d'une rencontre au siège de la wilaya avec les cadres locaux du secteur de l'Education nationale, Mme Benghabrit a mis en avant la nécessité de ce qu'elle a qualifié de sursaut de conscience et de mobilisation positive. Pour que, a-t-elle dit, ensemble, nous puissions travailler d'abord sur la régularité de la scolarité, sans laquelle, a-t-elle observé, il y aura de l'indécence à attendre de bons résultats des élèves et un meilleur positionnement de l'école algérienne dans les classements internationaux. « Quand vous faites face à des perturbations de scolarité, la priorité c'est assurer les enseignements d'abord «. Quelle soit la légitimité ou non des raisons invoquées, la suspension, quasi-régulière, de la scolarité des élèves, nous met, a poursuivi la ministre, hors norme sur le plan international en termes de nombre de semaines d'enseignement. « L'instabilité dans les enseignements a impacté sur la maîtrise de certaines compétences par les apprenants et a quelque peu entravé l'exécution des programmes de formation «, a relevé Mme Benghabrit. Dans un contexte empreint de perturbations cycliques, est-il possible, s'est interrogée la ministre, de mettre en œuvre la Réforme initiée par le président de la République, porteuse, a-t-elle dit encore, de grands espoirs pour l'éducation de nos enfants. Mettant en avant les dispositifs d'accompagnement afin d'assurer une bonne formation des enseignants et une meilleure maîtrise des langages fondamentaux pour les apprenants. « Ce que nous vivons, aujourd'hui, ce sont des tensions, des différends qui se transforment en crise dont l'origine est, en premier lieu, un problème relationnel, et surtout non professionnel «, a-t-elle ajouté. Aussi, a-t-elle appelé à la mobilisation des chefs d'établissements et des inspecteurs, non seulement au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou mais au niveau de toutes les autres wilayas, pour informer, convaincre que l'élève doit être au cœur de toutes les préoccupations. «Nous attendons des chefs d'établissements scolaires qu'ils fassent de l'établissement un espace propice aux apprentissages et un espace vivant dans le cadre du projet de l'établissement. Ce qui requiert de l'innovation, de l'initiative et beaucoup d'engagement», a-t-elle poursuivi encore. A l'adresse des inspecteurs, la ministre dit attendre, en ce moment charnière de la scolarité des élèves, qu'ils assurent le suivi de la dispense des enseignements et tout ce que cela suppose comme travail en termes de régulation et de soutien aux élèves. « Je vous invite à sensibiliser les candidats aux examens nationaux quant à l'intérêt de l'utilisation des ressources pédagogiques de l'ONEFD «. Tout en rappelant que son département ministériel reste ouvert à toutes les propositions à même d'améliorer les pratiques et les rendements du système éducatif, Mme Benghabrit a tenu à remercier les partenaires sociaux (syndicats et associations de parents d'élèves) qui font preuve, a-t-elle indiqué encore, d'un sens élevé de la responsabilité, dénonçant toute perturbation de la scolarité à ce moment charnière de l'année scolaire. « Dans un contexte géopolitique empreint de menaces multiples, un seul mot d'ordre, vigilance et engagement. Mobilisons-nous, tous, pour faire de notre école une école performante. Nos enfants le méritent», a-t-elle conclu.