Le cadre juridique qui régit le droit syndical et le droit de grève en Algérie s'appuie sur les fondements et principes des conventions de l'Organisation internationale du Travail (OIT), affirme le ministère du Travail qui rappelle que «depuis le recouvrement de sa souveraineté nationale, l'Algérie a ratifié 60 conventions internationales du travail dont huit fondamentales, notamment la Convention internationale numéro 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et la Convention internationale numéro 98 sur le droit d'organisation et de négociation collective». Le ministère du Travail donne les chiffres qui illustrent l'évolution du mouvement syndical depuis 1990 en matière d'enregistrement des organisations syndicales, notamment des syndicats des travailleurs : au mois de décembre 2017, il y avait 102 organisations syndicales, dont 36 organisations patronales et 66 organisations syndicales de travailleurs salariés ; sur les 66 organisations syndicales de travailleurs salariés, 35 sont réparties entre les secteurs des institutions et des administrations publiques (fonction publique) ; deux secteurs enregistrent un nombre important d'organisation syndicales couvrant plusieurs catégories professionnelles : le secteur de l'Education nationale (13 organisations syndicales) et le secteur de la santé (14 organisations syndicales). Pour le ministère du Travail, «ce nombre important d'organisations syndicales témoigne clairement du degré de liberté syndicale dont jouissent les travailleurs dans notre pays». Mais, précise-t-il, l'enregistrement des organisations syndicales «ne leur confère pas les prérogatives prévues par la loi et ne leur accorde pas d'office la qualité représentative, les organisations créées légalement devant remplir certaines conditions, dont six mois au moins d'exercice depuis la date de leur constitution, et réunir 20% au moins de l'effectif total des travailleurs couverts par les statuts de ladite organisation syndicale». Les organisations syndicales au sein de chaque organisme employeur ont droit aux prérogatives de «participer aux négociations de conventions ou accords collectifs, à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail, à l'exercice du droit de grève, et au droit de réunir les membres de l'association syndicale sur les lieux de travail», rappelle le ministère. Dans ce cadre global, le ministère réaffirme sa disposition à «accompagner les partenaires sociaux dans toutes les étapes d'exécution des relations de travail notamment lors de survenance des différents, à travers la participation des services de l'inspection du travail», soulignant que ces efforts «ont porté leur fruits durant l'année dernière avec l'annulation de 53 préavis de grève».