Développer des villes en adéquation avec les défis qu'imposent des concentrations de population dans un espace réduit, et faire en sorte que son organisation urbaine réponde aux standards tels que théoriquement définis par la stratégie de l'Etat est un chantier du futur qui va inévitablement poser des problèmes forts épineux. La nouvelle donnée par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la ville Abdelwahid Temmar consistant en synchronisation avec des experts à «identifier les voies et moyens de construire des villes écologiques compatibles au développement durable» pose quantités de problématiques, dans un pays possédant déjà une concentration alarmante de ses résidents dans les espaces urbains. Si les intentions du ministre et des initiateurs dont des experts et des chercheurs sont louables, en considération des objectifs assignés à la rencontre pour envisager une politique de développement spécifique à l'avenir des villes qui répondront à la «durabilité, aux exigences écologiques» compatibles avec l'environnement, et «des besoins croissants en matière de logements respectant l'aspect civilisationnel», il faut dire que la synchronisation de telles faisabilités et la gestion pour la construction de telles villes, surtout s'il y a un cadre juridique pour les encadrer afin d'en faire des villes intelligentes, relèverait d'un défi tout simplement insurmontable, d'autant que les séminaristes auront a y inclure la création d'une «économie urbaine, le management et les mécanismes de financement pour le développement durable des villes». Ce qui laisse perplexe, patibulaire est certainement le chiffre «des 40 millions d'Algériens qui habiteront dans les zones urbaines à l'horizon 2030, ce qui amène l'Etat à renforcer sa stratégie urbaine de développement», d'après les déclarations du ministre à l'ouverture des travaux du séminaire sur la ville tenus au Centre international des Congrès non loin d'Alger, une capitale dès à présent surpeuplée, qui s'est déployée sur les périphéries de façons anarchiques, tout en posant de graves complications à la fluidité de la circulation automobile, au stationnement, pareillement à l'inexistence pour les communes de dégager des espaces verts, de loisirs ou de lieux culturels favorisant le bien-être des citoyens, la promiscuité due à la surcharge des mégapoles algériennes s'est révélée être un vecteur à l'essor de la délinquance, à l'explosion du chômage, à l'augmentation sur le plan de la gestion de l'hygiène publique de l'insalubrité, à une demande toujours croissante de logements par les générations montantes, pas seulement, car il faut, en 12 ans, en un espace temps extrêmement court pourvoir ces nouvelles villes en hôpitaux, en écoles des trois cycles, de centres de formation, de bâtiments administratifs munis bien entendu de toutes les commodités urbanistiques. Avec tout çà, il manquera l'essentiel : les infrastructures économiques. Le pays disposant d'un territoire national le plus grand d'Afrique ne trouve pas mieux que de dégarnir les espaces ruraux de ses autochtones au grand dam de l'agriculture.