Le Conseil de sécurité de l'ONU votera, vendredi à 16H00 GMT, sur un projet de résolution demandant un cessez-le-feu de 30 jours en Syrie, destiné à permettre l'arrivée d'aide humanitaire et les évacuations médicales dans la Ghouta orientale, près de Damas, a indiqué une source diplomatique. Une nouvelle version légèrement amendée du projet de résolution négocié depuis deux semaines a été distribuée aux membres du Conseil. Le nouveau texte se contente de «demander» un cessez-le-feu, alors que la version précédente employait le verbe «décider». Il spécifie par ailleurs que le cessez-le-feu ne s'appliquera pas aux «individus, groupes, entreprises et entités associées» à El-Qaïda et au groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech), alors que la précédente version mentionnait uniquement ces deux organisations. Jeudi soir, l'ambassadeur russe à l'ONU Vassily Nebenzia, avait annoncé qu'il n'y avait «pas d'accord» entre les quinze membres du Conseil pour imposer ce cessez-le-feu humanitaire. Le projet de résolution vise à alléger le siège mené par le gouvernement syrien sur la Ghouta orientale, à livrer une aide humanitaire urgente (médicaments et nourriture) et à organiser des évacuations sanitaires dans ce fief rebelle de 400.000 habitants dans la banlieue de Damas. Plus de 13,1 millions de Syriens ont actuellement besoin d'aide humanitaire, dont 6,1 millions de déplacés à l'intérieur du pays depuis le début du conflit meurtrier il y a près de sept ans. Le conflit a fait plus de 340 000 morts. Plus de 1 870 terroristes neutralisés L'armée turque a annoncé vendredi avoir neutralisé plus de 1 870 terroristes depuis le début, le 20 janvier dernier, de l'opération Rameau d'olivier dans l'enclave d'Afrine (nord-ouest de la Syrie). Selon un nouveau bilan, l'état-major de l'armée turque (TSK) a indiqué que les forces turques et leurs alliés de l'armée syrienne libre (ASL) ont neutralisé 1.873 terroristes depuis le déclenchement de cette opération pour nettoyer cette zone de la milice kurde syrienne des Unités de Protection du Peuple (YPG, considérée par Ankara comme une ramification du PKK) et du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech). Par ailleurs, les forces armées turques ont bombardé, jeudi, un convoi de 30 à 40 véhicules appartenant aux groupes terroristes. Le convoi, intercepté à environ 15 kilomètres au sud-est d'Afrine, transportait des munitions et des armes aux terroristes, selon la TSK. Mardi, un précédent convoi d'une vingtaine de véhicules dont des blindés, de groupes pro-gouvernementale a été la cible de tirs d'avertissement d'obus et d'artillerie des forces turques qui ont obligé ces véhicules à faire marche arrière alors qu'ils se trouvaient à environ 10 km d'Afrine. Ankara vise, à travers cette opération, à créer une zone sécurisée d'une profondeur de 30 kilomètres en territoire syrien afin d'assurer la sécurité des civils de part et d'autre de la ligne de démarcation entre les deux pays. La Turquie ne permettra pas «la création d'un corridor terroriste» à sa frontière ni de former une armée terroriste dans le nord de la Syrie, a affirmé le président turc. Elle veut empêcher les YPG, milice considérée par Ankara comme une ramification du PKK, de faire la jonction entre les cantons sous leur contrôle entre la rive orientale de l'Euphrate et Afrine (Ouest) et de créer ce «corridor terroriste» de l'est de la Syrie jusqu'en Méditerranée. Pour les autorités turques, l'enclave d'Afrine constitue une menace à la sécurité de ses frontières sud, vu que «la région fournit les armes et les provisions aux terroristes du PKK et appuie les attaques terroristes à l'intérieur de la Turquie et ce, par l'infiltration des terroristes à travers les Monts Amanos dans la province de Hatay» (Sud).