Un hommage appuyé a été rendu samedi à Alger à la chanteuse Nouara, une des divas de la chanson algérienne d'expression kabyle, par l'Association artistique et culturelle du «3e Millénaire», devant un public nombreux. Le public du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA) est venu nombreux manifester sa grande reconnaissance à celle qui aura marqué la chanson algérienne dès les années 1960, par la qualité de ses interprétations avec une voix singulière qui a attiré les plus grands auteurs et compositeurs de musique de son époque. Accueillie par un public debout, sous les applaudissements et les youyous, Nouara est entrée en musique, foulant le long de la salle sous les rythmes du t'bel et les sonorités stridentes de la ghaïta de la troupe folklorique kabyle (idebbalen) «Thafath» de Tizi Ouzou, avant de s'installer sur scène à côté de la grande comédienne Chafia Boudraâ. Des artistes de renoms, anciens et nouveaux, ont été conviés pour animer cet hommage, Nadia Benyoucef, El Ghazi, Abdelkader Chaou, Samir Toumi, Brahim Tayeb, Meziane Izourane et en invité surprise, Baâziz, soutenus par les dix musiciens de l'orchestre de variétés algériennes «El Bahdja», sous la direction du percussionniste Abdelkrim Benaziz, au plaisir d'un public conquis, qui a interagi avec les artistes en reprenant leurs refrains dans la délectation, les applaudissant chaleureusement. Dans une ambiance festive, Nadia Benyoucef, ouvrant la cérémonie, a choisi d'interpréter quelques chansons du patrimoine andalou, avant de clore sa prestation avec «Twahacht El Behdja» de Cheikh El Hachemi Guerrouabi. Alternant les genres, entre variété algérienne et chanson kabyle, l'annonce a été faite à Meziane Izourane de monter sur scène, interprétant notamment, «Ansi dekkigh», une chanson inédite, que le public a apprécié, avant de clore son passage avec «Azahriw anda then'sidh», une chanson de la grande Chérifa. Guitare à la main, El Ghazi, qui a eu droit à un accueil triomphal, a, à son tour, enchanté l'assistance avec trois de ses anciennes chansons qui ont fait sa célébrité, dont «Ya mahla del aâchiya» que le public a repris en choeurs, avant de céder la scène à Samir Toumi qui, pour sa part, a prévu une ambiance chaâbi, reprenant notamment, entre autres pièces, «Yal meknine ezzine» de Mohamed El Badji. Sans être annoncé, Baâziz, surprise de la cérémonie que le public a chaleureusement accueilli, a fait son entrée par le fond de la salle, avec «Bladi ya bladi», une de ses célèbres chansons, dédiée à l'amour de l'Algérie qui a créé de l'entrain parmi les spectateurs, ravis de le retrouver après une absence jugée, selon eux, «trop longue». Brahim Tayeb, qui ne quitte jamais sa guitare, est ensuite intervenu, pour apaiser l'atmosphère, embarquant l'assistance dans la douceur de ses partitions, avec «Oussane enni», notamment, une chanson nostalgique qui a fait son succès, pour laisser la scène au «Moment» de la cérémonie, Nouara, interprétant avec une voix qui n'a pas pris une ride, un «Achwiq» (chant berbère libre de femmes) suivi de «A thin yurane dhe'guekhfiw», une de ses nombreuses pièces qui a marqué la chanson algérienne. En clôture, Abdelkader Chaou a fait son entrée sous les applaudissements du public qui a eu droit à quelques pièces du patrimoine, avant d'enchaîner, «à la demande de Nouara», a-t-il lancé au public, «El Kesba wana wlid'ha», une de ses dernières chansons qu'il a interprétée avec la voix pure et étoffée qui lui est connue. Auparavant, le ministre de la Culture Azzeddine Mihoubi, accompagné par le directeur de l'Office national des Droits d'auteurs et droits voisins (Onda), Sami Bencheikh El-Hocine et le directeur du Tna, Mohamed Yahiaoui, est monté sur scène pour remettre à Nouara, la médaille de mérite et le trophée honorifique, pour voir ensuite plusieurs personnalités du monde de la culture se succéder pour remettre des présents à l'artiste mise à l'honneur. Le président de l`Association artistique et culturelle «3e Millénaire», Sid Ali Bensalem, rappelant «la nécessité d`honorer les artistes de leur vivant», a fait remarquer que cette cérémonie, organisée en collaboration avec l'Onda et le TNA, marque le 107e hommage organisé par l'association. D'autres hommages avaient été rendus à Nouara, en 2012 à Alger et en 2017 à Béjaïa notamment.