Comme chaque année, l'Algérie célèbre la journée nationale des personnes handicapés coïncidant avec le 14 mars. Cette frange vulnérable de la société est souvent marginalisée dans notre pays, malgré les efforts consentis par l'Etat pour une prise en charge effective de cette catégorie sur le plan socio-professionnel. La prise en charge des personnes handicapées et ainsi une responsabilité partagée entre l'Etat et l'implication de nombreux intervenants : APC, ministères, organismes employeurs et le citoyen. Cette catégorie de personnes a besoin, en effet d'une attention particulière surtout que leur nombre s'accroît d'une année à l'autre. Surtout qu'on les voit, tous les jours traîner dans les rues de différentes villes du pays. Un cri de détresse a été lancé par ces personnes que nous avons rencontrées, ces dernières estiment qu'il n'y a pas de véritable prise en charge concernant leur insertion scolaire, professionnelle. Selon leurs propos, les handicapés n'ont pas accès à l'emploi et à l'éducation. Ils réclament des droits et se plaignent de la négligence de la part des pouvoirs publics à leur égard. «La mise en place de structures adéquates aux personnes handicapées reste insuffisante» «On parle beaucoup de la Journée nationale des personnes handicapées, une fois cette date passée, on est vraiment dans l'oubli», nous dira une handicapée, rencontrée à Alger. Avant d'ajouter : «Nous demandons que les pouvoirs publics prennent en considération nos besoins et que les lois sur les handicapés soient, réellement appliquées et concrétisées». Le même avis est partagé par Ami Boualem, un handicapé de 68 ans, rencontré au marché à Draria. Ce dernier, réclame qu'il est nécessaire d'augmenter le nombre de structures et d'organes de prise en charge, estimant, dans ce sens que la mise en place de structures adéquates reste insuffisante : «Les personnes handicapées en Algérie sont confrontées à de nombreux obstacles qui freinent leur participation sociale», a-t-il poursuivi. Outre cela, l'inaccessibilité des sites de travail qui pose un sérieux problème en Algérie. En effet, il est aisé de constater que les infrastructures et les transports sont largement inadaptés. «Nous demandons au minimum, une pension de 10.000 DA» Parmi les revendications capitales de ces personnes rencontrées, la revalorisation de la pension du handicapé : «La pension de 4 000 DA par trimestre ne suffit pas pour répondre à nos besoins, nous demandons au minimum une pension de 10.000 DA, certains malades ont besoin de médicaments qui coûtent cher, certains organismes continuent d'ignorer les droits des handicapés à la pension retraite», réplique un jeune handicapé, rencontré dans la rue à Alger-centre, soutenant, par ailleurs que : «Nous demandons la mise en application de toutes les lois qui concerne le handicapé en Algérie énumérant toutes nos revendications.» S'ajoute à cela, le problème de l'inexistence de spécialistes dans certains centres de soins. «De même que certaines personnes handicapées ne bougent pas et n'arrivent pas à s'habiller correctement, leurs cas nécessitent une prise en charge médicale, elles souffrent énormément», affirme, Mohamed, porteur d'un handicap moteur, depuis 3 ans. Il est à signaler, également qu'au-delà du handicap physique, il faut faire face à une souffrance psychique. «Un soutien psychologique est très utile pour surmonter les difficultés du handicapé», estiment les spécialistes, ajoutant que la rééducation est indispensable pour celui-ci afin qu'il puisse retrouver ses capacités et son autonomie. Un cri de détresse a été lancé, également par d'autres handicapés et plus particulièrement par les non-voyants. Ces derniers nous ont précisé que la plupart de ces handicapés endurent le chômage et n'ont pour unique revenu que cette pension de 4000 DA, indiquant par ailleurs que leurs chances d'accès à l'enseignement sont minimes. Nos interlocuteurs affirment, également que : «Le calvaire ne s'arrête pas là, les non-voyants ne bénéficient d'aucune classification selon les degrés du handicap.» «15% de la population en Algérie souffre d'un handicap» Pour sa part, la présidente de la fédération des personnes handicapées (Faph), Atika Mammeri, contactée par nos soins a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place une stratégie durable pour garantir et faciliter la vie des personnes handicapées, notamment la scolarisation des enfants en situation de handicap. En matière de chiffre, notre interlocutrice à précisé que 15 % de la population en Algérie souffre d'un handicap, selon les derniers statistiques de l'Oms.