Surprenant, à peine vraisemblable, mais connaissant l'état d'esprit complaisant de certains de nos compatriotes lorsqu'il s'agit de fermer les yeux sur la dépense publique en matière de consommation non stop d'électricité dans les établissements administratifs, dans certains locaux publics, les écoles, les mosquées, ainsi que l'éclairage public ; on ne peut que se résigner face à l'enregistrement d'une telle infortune. Ainsi, ce sont plus de 80% de l'énergie produite par les entreprises spécialisées comme Sonelgaz qui est consommée par les Collectivités locales, ce qui se chiffre en centaines de milliards de dinars, autant de milliards restant dans leur majorité impayés au fournisseur. Nous nous souvenons qu'à la fin de l'année écoulée, Sonelgaz n'avait récupéré que 23% des créances impayées par sa clientèle. L'immense facture restant à acquitter est détenue par les administrations et les institutions publiques, ce qui gêne considérablement le groupe Sonelgaz dans le lancement de ses projets de modernisation, au point où son P-DG compterait dans le cadre de la loi relative au crédit et à la monnaie, sur le Trésor public pour procéder au rachat des créances bancaires détenues par sa dette publique qui se chiffrait au mois de juillet 2017 à 78 milliards de dinars, somme qui, sans nul doute, a progressé considérablement en cette période marquée par une réduction de la masse monétaire en circulation. Le gaspillage est devenue une pratique courante, pas seulement pour la consommation de l'énergie électrique. L'eau potable, le gas oïl, l'essence pour les administrations, les collectivités locales et les entreprises publiques font l'objet de consommation exagérée, alors que les demandes statistiquement enregistrées par les pouvoirs publics sont en constantes croissances. M. Guitouni évoque l'essor d'un marché énergétique dont le principal acteur politique serait celui de la responsabilisation des collectivités locales, pour prendre «les mesures qui s'imposent, en tant que partenaire primordial dans la vulgarisation de la politique énergétique au niveau local et dans la création et le développement d'un marché d'efficacité énergétique et d'énergies renouvelables», comme nouvelle dynamique pour rationaliser les énergies par la diversification de leur production. Peut-on parler de valeur ajoutée avec le renfort des énergies renouvelables lorsque les recouvrements de la consommation, et les gaspillages perdurent en étant tributaires de la sensibilisation des élus, qui profitent que Sonelgaz n'a jamais recours aux coupures de courant vis-à-vis des mauvais payeurs ? Ces créances, qui sont en constante croissance, engendrent des «difficultés financières» à la trésorerie de la société, a expliqué ce groupe qui relève que cette situation «affecte son fonctionnement et étouffe les différents projets de développement des réseaux électriques et gaziers nécessaires à la garantie de la continuité et la qualité de service». Pas étonnant donc que par réflexe, les mauvais payeurs soient les plus gourmands des consommateurs.