L'un des dossiers les plus sensibles auquel est confronté le P-DG du groupe Sonelgaz, Mohamed Arkab, est les dettes intenables qu'elle détient auprès de ses différents clients et qui mettent la société face à de graves difficultés financières. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision publique A3, le P-DG du groupe a chiffré ces créances à 75 milliards de dinars, ajoutant qu'elles sont devenues insupportables et qu'elles conduiront la société droit vers la faillite, si elles ne sont pas réglées dans l'immédiat. Mohamed Arkab a précisé que près de la moitié de ces impayés, soit 30 milliards de dinars, est détenue par des entreprises publiques. Ces dossiers des créances impayées ont constitué des facteurs aggravants qui ont maintenu la situation financière du groupe dans un déficit structurel. Dans un contexte de diminution des ressources financières du groupe, la Sonelgaz semble déterminée à recouvrer ses créances. Mettant en avant les difficultés financières affectant son fonctionnement et entravant la réalisation des différents projets de développement des réseaux électriques et gaziers, la Sonelgaz compte inciter les mauvais payeurs à mettre la main à la poche. À ce titre, le P-DG a prévenu que les récalcitrants qui rechignent à régulariser leur situation devront s'attendre à des coupures. Dans le cas des dettes impayées, la Sonelgaz décide souvent de leur rééchelonnement. Ce qui ne semble pas être le cas cette fois. Il faut ajouter que les mauvais payeurs se comptent aussi bien chez les particuliers que chez les entreprises privées et publiques ainsi que dans certaines institutions étatiques (APC, différentes directions...). Sonelgaz a conduit une vaste opération de sensibilisation et de prise de contact avec ses clients qui détiennent des créances. Mais il semble que les efforts fournis par les différents services de la société ne lui ont permis que de recouvrer ces dettes. Face à cette situation, le premier responsable de l'entreprise a précisé que Sonelgaz a appelé ces clients à régler leurs impayés faute de quoi elle procédera à des coupures. Mohamed Arkab fixera même une échéance en indiquant que l'opération de recouvrement a pris du temps, mais elle ne saurait dépasser le 31 décembre 2017. Le non-recours à l'endettement extérieur étant une ligne rouge à ne pas franchir, la Sonelgaz semble procéder par à-coups dans sa gestion de la crise. Dans la perspective d'arriver à couvrir ses besoins énergétiques, l'Algérie, en ces temps de régression des ressources financières, peine à trouver la bonne équation. Tenu d'assurer la continuité du service public et la couverture de la demande, Sonelgaz devra consentir d'importants investissements. Lors d'un forum à El Moudjahid, l'ex-ministre de l'Energie a déclaré officiellement que le groupe Sonelgaz a besoin de plus de 5 000 milliards de dinars pour investir à l'horizon 2025 dans des projets hors énergies renouvelables. Et si on y ajoute la quote-part des énergies renouvelables, le niveau d'investissement annuel dont a besoin le groupe se trouve bien au-dessus de ses revenus. Les spécialistes estiment que sans endettement extérieur, Sonelgaz doit forcément recourir annuellement au Trésor via la rente des hydrocarbures. Et dans un contexte de contraction des ressources, la mobilisation des financements risque d'être un exercice on ne peut plus compliqué. Saïd Smati