S'exprimant à l'occasion de la tenue de la 204e session du Conseil exécutif de l'Unesco, tenue mardi à Paris, Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères, a souligné l'efficience de la stratégie algérienne en matière de lutte contre la radicalisation. Intervenant dans une communication sur la Journée internationale du vivre ensemble en paix, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué qu'«une stratégie globale et multisectorielle impliquant le politique, l'économique, le social, l'éducationnel, le religieux et le culturel est aujourd'hui activement mise en œuvre en vue d'éliminer tout ce qui est de nature à favoriser la radicalisation des esprits et la dissémination d'idées extrémistes, du fait de la marginalisation et de l'exclusion en particulier chez les jeunes». Plus explicite, Messahel a expliqué dans ce contexte que cette stratégie s'affirme à travers des politiques économiques, sociales et culturelles visant à «améliorer les conditions et le cadre de vie des citoyens, assurer la justice sociale, moderniser la gouvernance de l'économie, de l'administration, de l'éducation et des loisirs», de même qu'un travail est fait en parallèle en direction de l'école, de la mosquée, du mouvement associatif et des institutions publiques pour ainsi promouvoir les valeurs du partage, du pardon, de la tolérance, de l'ouverture sur l'autre, du respect de la différence, de l'inclusion, de la solidarité, du dialogue et du rejet de la violence. Une politique qui s'est notamment appuyée sur le renforcement de la démocratie, comme «choix stratégique» et «antidote» au discours «exclusiviste et de haine porté par les extrémistes», et ce, par une consolidation du processus de reconstruction du tissu social et de la cohésion nationale sur un socle «solide» par la volonté du vivre ensemble. Cette stratégie a pu être également concrétisée avec la réhabilitation des référents identitaires de l'Algérie et de ses valeurs ancestrales, et la réappropriation de son histoire dans sa triple dimension amazighe, arabe et musulmane, en faisant de Tamazight une langue nationale et officielle au côté de la langue arabe, et de Yennayer, le nouvel an berbère, une fête nationale. Dans ce sens, Messahel a évoqué «l'architecture politique, juridique et judiciaire mise en place dans le cadre de la mise en œuvre de la réconciliation nationale autour de principes, de règles et d'exigences ne souffrant aucune ambigüité, apporte des réponses claires et des garanties solides à tous ceux qui ne veulent, à aucun prix, voir se reproduire le cauchemar qu'ils ont vécu». Cette politique qui pourtant a été «décriée lors de son adoption par certaines ONG au motif qu'elle constituerait une forme d'absolution de tous ceux qui ont fait couler le sang des Algériens, la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, s'est finalement révélée être un puissant levier pour la reconstruction du tissu de la nation et la reconstitution de la cohésion nationale et de l'unité du pays», a tenu à souligner Messahel tout en attirant l'attention sur le fait que la vigilance reste « plus que jamais de rigueur surtout au moment où la radicalisation progresse dans nombre de pays ». Cela dit, faut-il rappeler, enfin que cette journée est consacrée par la résolution 72/130 de l'Assemblée générale de l'ONU, initiée par l'Algérie, proclamée le 16 mai de chaque année.