Le contenu du communiqué de la Fédération algérienne de football, mis en ligne lundi en fin de journée, dans lequel elle enregistre et condamne énergiquement cette violence, sans pour autant reconnaître sa responsabilité directe ou indirecte. En revanche, la FAF omet d'admettre qu'elle a pris un grand risque en acceptant de domicilier la rencontre JSK-MCA au stade Hamlaoui de Constantine. Saura-t-elle faire reculer les indisciplinés en l'occurrence les experts et fauteurs de troubles qui activent dans différents circuits ? Question intelligente mais la réponse ne saura l'être. Le ministre de la Jeunesse et des Sports semble prendre le taureau par les cornes pour défier tous les discours précédents qui visaient à jeter cette violence dans un four crématoire, lui réussira-t-il ? L'optimisme est au premier rang, appuyé notamment par l'engagement du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, lequel s'est promis d'aller jusqu'au bout afin que nos stades se vident des voyous qui prennent place d'office dans les gradins. Rappelons que l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports s'était engagé en octobre écoulé de passer à l'action en réactivant la commission chargée de situer les failles et de punir les responsables, mais rien n'a été fait. Derrière cette triste situation, la révision des fichiers de ceux qui gèrent ces clubs s'impose. Etre ou ne pas être footballeur ne doit pas être une exigence fondamentale. Ce qui devrait l'être, c'est leur total engagement moral derrière le club, capable de convaincre les supporters et les mobiliser autour du critère sportif. Il n'est pas un week-end, en effet, sans que des incidents graves ne se produisent à la périphérie des terrains de jeu, sans même parler des sempiternelles insultes et autres menaces qui contribuent à entretenir un climat de violence larvée. Lutter contre ces phénomènes de violences de supporters n'incombe pas en partie aux pouvoirs publics, mais aussi et surtout, à ceux qui sont en effet tenus de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour garantir la sécurité de la manifestation et de ses acteurs. Nous verrons, à cet égard, qu'un certain nombre de contraintes législatives et réglementaires s'imposent aujourd'hui aux organisateurs, notamment pour les manifestations sportives les plus importantes. Quelques consultants s'élèvent contre la gestion des clubs prise en charge par ceux qui ignore la mécanique sportive, cette mauvaise interprétation ne fait qu'enflammer et pousser la rue à s'élever contre leurs dirigeants. Mais aussi, la tonalité des interventions de quelques consultants prend souvent la forme d'une commission officielle donc juridique chargée de faire imposer les sanctions. Les arbitres n'ont pas été épargnés puisque également sanctionnés sur les plateaux télés et invités à abandonner le terrain. On oublie souvent qu'en tant qu'acteur central et parfois médiatique de la manifestation sportive, le joueur doit avoir un comportement exemplaire. Il y va de sa responsabilité morale vis-à-vis du public, et en particulier vis-à-vis des sportifs. Ce qui s'est passé sur le terrain de Constantine est amplement suffisant pour démontrer que le joueur n'est pas souvent cet homme qui chercherait à soigner son image, parce que qualifié de star de son quartier. Le règlement FIFA est clair : «Celui qui, par des violences ou des menaces, fait pression sur un officiel de match ou l'entrave d'une autre manière dans sa liberté d'action pour le pousser à faire ou ne pas faire un acte est punissable d'une amende d'au moins dix mille USD (10 000$) et d'une suspension de match. En dérogation à l'article 107, ces sanctions ne pourront pas être combinées avec d'autres». C'est dire que le joueur est le principal acteur de la manifestation sportive. «C'est vers lui que convergent tous les regards, ceux des spectateurs présents sur le lieu de la manifestation, mais aussi, pour les événements sportifs les plus importants, ceux de millions de téléspectateurs présents devant leur écran de télévision», souligne un expert européen sportif. Quelques joueurs, pour la galerie, refusent d'être plus que tout autre, ignorer que le sport lui fait obligation d'avoir une attitude exemplaire à l'occasion des rencontres sportives auxquelles il participe. Cela implique de sa part, au minimum, le respect des règles du jeu, de l'arbitre, de ses adversaires et des spectateurs. «Le joueur doit être le premier vecteur de transmission des valeurs essentielles du sport que sont notamment le fair-play, la loyauté ou encore la discipline.» La violence ne fera que reculer et ne trouvera pas partenaire. Dans un doucement européen rédigé dans le cadre de la violence dans les stades, il est dit que «l'arbitre a une responsabilité morale qui fait de lui un acteur essentiel du climat du jeu : indépendant des équipes et des clubs qu'il arbitre. L'autorité de l'arbitre est souvent mise à mal pour diverses raisons, parfois dictées par l'ignorance de ceux qui la contestent. Or, l'incompréhension, l'indiscipline et la contestation peuvent générer un climat de violence pouvant être la source d'incidents graves et condamnables. Si la décision de l'arbitre est le fait de l'erreur humaine, il existe plusieurs moyens légaux permettant de la contester. Mais rien ne peut justifier que les joueurs, les entraîneurs ou les dirigeants fassent la justice du jeu en lieu et place de l'arbitre.» Et d'ajouter «le fait de provoquer des spectateurs à la haine ou à la violence à l'égard de l'arbitre, d'un juge sportif, d'un joueur ou de toute autre personne ou groupe de personnes est (passible d'un an d'emprisonnement une amende de 15 000 euros) ; et enfin le fait de troubler le déroulement de la compétition ou de porter atteinte à la sécurité des personnes ou des biens en pénétrant sur l'aire de jeu d'une enceinte sportive est (passible d'une amende de 15 000 euros et d'un an d'emprisonnement)».