Dans une nouvelle version actualisée de son rapport, publiée mercredi, la Banque mondiale exclut de ses prévisions pour l'Algérie, le «scénario de crise financière qui pourrait secouer l'économie du pays» corrigeant ainsi ce qu'elle a prédit dans sa première version du même rapport comportant l'évaluation de la situation économique dans notre pays. Lundi, à la veille des réunions de printemps des institutions de Bretton Woods, la Banque Mondiale avait diffusé sur son site internet une version non consolidée, basée sur des informations incohérentes, hâtivement reprises par plusieurs médias algériens, concernant les perspectives économiques de certains pays, qu'elle a dû ensuite rectifier. Dans ses perspectives actualisées pour l'Algérie, la Banque se limite à souligner le «besoin de gérer avec soin le recours exclusif au seigneuriage pour financer le déficit». Pour l'essentiel, l'évaluation de la banque mondiale concernant l'Algérie a été fondée sur un rapport intitulé «Algérie : vision 2035», dont l'élaboration est au stade préliminaire. Les observations qui peuvent y figurer ne représentent pas l'avis de la BM tant qu'il n'est validé et publié par la Banque. D'ailleurs, la référence à ce rapport a été supprimée dans la nouvelle version. La Banque a maintenu inchangées le reste des prévisions chiffrées relatives aux grands indicateurs macro-économiques du pays. La BM a prévu que la croissance en Algérie devrait «reprendre rapidement en 2018» sous l'effet notamment des nouvelles mesures budgétaires relatives au financement de l'investissement, et s'établir à 3,5% contre 2,1% en 2017. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié en janvier, la BM avait tablé sur une croissance de 2,2% en 2017 et de 3,6% en 2018. Le groupe de la Banque mondiale avait précisé que le ralentissement enregistré en 2017, comparé au taux de 3,3% réalisé en 2016, a essentiellement tenu à la faiblesse des résultats affichés par la production des hydrocarbures qui toujours, selon les estimations, auraient diminué de 1,4% l'année dernière, ce qui contraste fortement avec le dynamisme observé au premier trimestre de l'année en cours. Concernant le secteur hors hydrocarbures, la BM a prévu qu'il subira vers le milieu de 2019, l'essentiel du processus de rééquilibrage des finances Publiques que les autorités envisagent de reprendre. En janvier dernier, l'institution de Bretton Woods avait relevé dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié à Washington, que la croissance du Pib de l'Algérie devrait s'établir à 3,6% en 2018 contre 1% prévu dans sa dernière édition de juin 2017, soit une hausse de 2,6 points. Pour 2018, l'Algérie tiendra une cadence élevée et fera mieux que la majorité des pays de la région du Mena, y compris les exportateurs de pétrole, où la croissance va marquer le pas, selon la BM. Après la forte reprise attendue en 2018, la croissance devrait baisser à 2% en 2019 et à 1,3% en 2020, prévoit la BM. L'institution de Bretton Woods table également sur une réduction du double déficit (déficit budgétaire et déficit du compte courant) à moyen terme lorsque les autorités publiques auront procédé au rééquilibrage des finances Publiques. Ainsi, le déficit budgétaire devrait augmenter en 2018, pour atteindre -11,4 % du Pib, mais rapidement diminuer à -5,2% en 2019, et à -1,9% en 2020. De même, le déficit du compte courant, qui devrait s'établir à -16,1% du PIB en 2018 et à -12,7% en 2019, devrait baisser à -10,2% en 2020. Cependant, ce niveau est jugé gérable, selon la BM, en raison du montant des réserves de change (17 mois d'importations à la fin 2017). Ces réserves de change pourraient, toutefois, ne plus représenter que cinq (5) mois d'importation d'ici 2020, soit un niveau proche du seuil de 3 mois des marchés émergents. Quant à l'inflation qui est restée soutenue à 5,5% en 2017 mais plus lente qu'en 2016 à 6,4%, elle devrait atteindre 7,5% en 2018, selon les mêmes projections de la BM, qui estime par ailleurs que le chômage est parmi les personnes instruites, les jeunes et les femmes reste, dans certains cas, au désir d'attendre de trouver un emploi dans le secteur formel. Rappelons que la Banque mondiale a déjà eu à féliciter, l'an dernier, le gouvernement algérien pour ses réalisations sociales dont les mesures importantes prises pour améliorer le bien-être de la population, éliminer les bidonvilles et réduire la pauvreté de façon plus générale.