La croissance économique en Algérie devrait «reprendre rapidement» en 2018 sous l'effet notamment des nouvelles mesures budgétaires relatives au financement de l'investissement, a indiqué lundi la Banque mondiale. «La croissance devrait reprendre rapidement en 2018 par suite du processus d'expansion budgétaire» et s'établir à 3,5% contre 2,1% en 2017, souligne la BM dans son rapport de suivi de la situation économique de la région MENA, publié à la veille des réunions de printemps des institutions de Bretton Woods. La Banque mondiale précise que le ralentissement enregistré en 2017 comparé au taux de 3,3% réalisé en 2016, est essentiellement dû à la faiblesse des résultats affichés par la production des hydrocarbures qui auraient diminué de 1,4% l'année dernière, ce qui contraste fortement avec le dynamisme observé au premier trimestre de l'année. Cependant, note la même source, «la production des nouveaux puits pétroliers continuera d'être importante et stimulera la croissance». Par ailleurs, la croissance hors hydrocarbures s'est légèrement améliorée, passant de 2,3% en 2016 à 2,5% en 2017, un accroissement imputable à l'arrêt du processus de rééquilibrage des finances publiques au deuxième trimestre 2017, explique l'institution financière. Le secteur hors hydrocarbures subira l'essentiel du processus de rééquilibrage des finances publiques que les autorités envisagent de reprendre vers le milieu de 2019, selon l'institution. Pour 2019, la croissance devrait baisser à 2% et à 1,3% en 2020, prévoit la BM qui table également sur une réduction, à moyen terme, des déficits budgétaire et du compte courant après rééquilibrage des finances publiques. Ainsi, le déficit budgétaire devrait augmenter en 2018 pour atteindre -11,4 % du PIB, mais rapidement diminuer à -5,2% en 2019 et à -1,9% en 2020. De même, le déficit du compte courant, qui devrait s'établir à -16,1% du PIB en 2018 et à -12,7% en 2019, devrait baisser à -10,2% en 2020. Un niveau jugé gérable par la BM en raison du montant des réserves de change qui correspondaient à 17 mois d'importations à la fin 2017, mais qui devraient baisser à 5 mois d'importation d'ici 2020. L'inflation est restée soutenue à 5,5% en 2017 mais a été plus lente qu'en 2016 à 6,4%, et devrait atteindre 7,5% en 2018, selon les mêmes projections. Le taux de chômage a augmenté à 11,7 % en septembre 2017 contre 10,5% enregistré en septembre 2016, avance la BM, précisant que le chômage parmi les personnes instruites, les jeunes et les femmes tient, dans certains cas, au désir d'attendre de trouver un emploi dans le secteur formel.