Dans une déclaration finale, publiée à la fin des travaux de la Conférence de Paris sur le financement du terrorisme « No money for terror », et à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, les 72 Etats et les 20 organisations internationales qui y ont participé ont souligné «qu'une approche intégrée est essentielle» pour lutter contre le terrorisme et son financement, tout en s'engageant sur les dix mesures pour lutter contre le financement du terrorisme en renforçant leur contribution nationale et collective à la lutte contre le financement d'individus, de groupes, d'entreprises et d'entités terroristes. Parmi les mesures adoptées, la poursuite du renforcement des cadres juridiques et opérationnels internes pour la collecte, l'analyse et le partage des informations par les autorités nationales, la lutte contre les transactions financières anonymes, en améliorant la traçabilité et la transparence des flux financiers destinés aux organisations à but non lucratif et aux œuvres caritatives en garantissant de «manière urgente» la mise en œuvre effective des normes du Gafi (Groupe d'action financière) relatives aux organisations à but non lucratif, pour atténuer les risques de détournement à des fins de financement du terrorisme par des mesures ciblées et fondées sur les risques, en veillant à ne pas entraver ou dissuader les activités de la société civile. Sur un autre plan, il s'agit de travailler pour anticiper et prévenir le risque de détournement des nouveaux instruments financiers, en appliquant les normes du Gafi en ce qui concerne les crypto-actifs. Aussi, a-t-il été décidé de travailler en collaboration avec le secteur privé, en particulier l'industrie du numérique, pour lutter contre le financement du terrorisme, avec la promotion d'une coopération «plus active» de la part de l'industrie du numérique, notamment des principales plateformes internet et des principaux réseaux sociaux, avec les cellules de renseignements financiers, les services de police et de justice, de renseignements et d'enquêtes. Dans cette perspective, les 80 ministres et organisations internationales ont réaffirmé l'utilité des mécanismes nationaux et internationaux de gel et de saisie des avoirs, rappelant l'importance de ratifier et de mettre en œuvre la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme (1999) et toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies relatives au financement du terrorisme. Enfin, se sont-ils engagés à renforcer l'efficacité de la coopération internationale, soutenir la légitimité, la visibilité et les ressources du Gafi et des organismes régionaux, renforcer leur engagement collectif envers les Etats qui ne satisfont pas aux normes ou manquent de capacités et à maintenir leur mobilisation commune contre le financement du terrorisme.