Les médecins résidents, en grève depuis plus que cinq mois, sont toujours déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation. Tout en maintenant le mot d'ordre ayant paralysé les structures sanitaires à travers le pays, ces praticiens de la santé ont montré hier une volonté à «négocier» avec leur tutelle. En effet, dans une déclaration rendue publique hier, les médecins résidents se sont montrés disponibles à participer à « tout dialogue sérieux avec le ministère de la Santé », ont-ils annoncé. Le collectif automne des médecins résidents algériens (CAMRA) a rappelé que le ministère de la Santé a publié une déclaration le 29 mai, où il a exprimé son regret devant le refus des médecins résidents de répondre à son invitation à s'asseoir à la table du dialogue. Le collectif a expliqué que tous les mouvements de protestations qu'il avait entamés, en particulier, la suspension de tous les travaux hospitaliers, y compris le boycott des gardes, constituent une mesure urgente et un pas forcé pour que la tutelle réagisse et réponde à leurs revendications. Le même collectif a indiqué dans le communiqué que « nous dénonçons avec fermeté les manœuvres administratives et les actes d'intimidations et de menaces orchestrées par les directeurs des structures hospitalières à notre encontre, dans un contexte de tensions permanentes entretenues par un échec cuisant des négociations avec notre tutelle, devant un système de santé euthanasié par la nouvelle loi de santé sous le regard complice d'une corporation syndicale médicale calfeutrée dans un silence coupable. Il est à rappeler que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a de nouveau appelé les médecins résidents, en grève depuis le mois de novembre dernier, à la «sagesse» et à la «retenue», regrettant leur refus d'assurer le service minimum au niveau des points d'urgence et de garde et rappelant que leurs revendications ont été «prises en charge». Réitérant «son engagement et sa disponibilité à la poursuite d'un dialogue responsable, s'agissant de revendications objectives et raisonnables», le ministère de la Santé, a, cependant déploré dans un communiqué, «le fait que les représentants des praticiens résidents en sciences médicales formulent à chaque réunion de nouvelles revendications irréalistes dont la finalité tend à maintenir la situation actuelle de statu quo». Il a rappelé que les résidents en sciences médicales sont des «médecins praticiens en formation post-graduée qui sont astreints à plein temps à participer aux activités de garde d'urgence et de service». Le ministère a regretté, à ce propos, «la tournure» prise par le mouvement de grève des médecins résidents, allant jusqu'au refus d'assurer le service minimum au niveau des points d'urgence et de garde (situation sans précédent), en violation totale de tous les textes législatifs et réglementaires et du code de déontologie et de l'éthique médicale en vigueur en la matière».