Le quinquennat de la Chambre Algérienne de Commerce et d'Industrie (Caci) qui vient de s'écouler de fort belle manière sous la présidence de Mohamed Laïd Benamor semble avoir inspiré beaucoup d'opérateurs de Annaba à briguer ce poste. Il reste que si le président sortant de la Caci a assumé avec compétence sa mission en enregistrant un grand nombre d'acquis au profit de son institution, rien ne dit que son successeur atteindrait les mêmes résultats. Ce pronostic s'impose de lui-même à la lecture des événements survenus un peu partout à travers le pays ce dernier samedi. C'était le jour des élections des nouveaux membres dans les Chambres de Commerce et d'Industrie (Cci) du pays. Annaba n'a pas dérogé à la règle, en ce qui concerne, l'ossature de cette institution économique. Elle est chargée de gérer et de développer les activités économiques sous quelque forme que ce soit au niveau local. A les harmoniser aussi pour réduire la dépendance de notre pays de l'extérieur. A chercher, via-Caci avec ses membres issus des 48 wilayas, à réduire les lourdeurs administratives créées par les responsables des institutions de la République. Au regard des gros intérêts que générerait un siège synonyme de représentativité à la Caci, l'on s'attendait, certes, à une belle empoignade ce samedi à la Cci-Annaba. Ce qui aurait été dans la logique de la démarche. Apparemment, elle a dépassé toutes les limites de la bienséance en ce mois sacré de ramadhan. En guise d'empoignade, ce fut un combat loin des urnes sans merci, à couteaux tirés, gourmades, coups de poing. Majoritairement des truands et délinquants, les auteurs paraissaient avoir été sollicités par l'une ou l'autre partie intéressée par ces élections pour dissuader quiconque, hormis ses partisans, d'approcher les urnes. Des comportements condamnables de trafiquants notoires, camouflés en acteurs de l'économie nationale ont été enregistrés. L'on s'étonne même, qu'ils n'aient pas été interpellés. Ils démontrent si besoin est que Annaba s'est transformée en capitale de la corruption et des infractions impunies. C'est en tout cas, le constat auquel sont arrivés les rares adhérents venus accomplir ce devoir au bénéfice du développement de l'économie nationale. Ecœurés, ils ont préféré repartir. Ils ont affirmé ne plus vouloir de leur représentativité à la Cci ou à la Caci et ce, même si elle leur aurait permis de renforcer leurs relations avec les acteurs directs et indirects des autres Cci. De nouer éventuellement des partenariats d'affaire bénéfiques avec celles d'autres pays. Interrogés sur leurs lieux de travail, nombreux ont été les commerçants à exprimer leur ignorance quant à la tenue de pareil événement électoral. «Je ne suis pas le seul à être dans l'ignorance de pareil rendez-vous. Ils sont des milliers d'animateurs dans diverses branches d'activité à n'avoir pas été informés. Le Cci, son bureau exécutif et sa direction administratif n'ont pas bougé. Ils ne nous ont jamais contactés pour une inscription sur la liste de leurs adhérents ou pour une quelconque autre activité» a affirmé Abdelatif L., commerçant d'habillement hommes sur le Cours de la Révolution. Au vu de la débandade, du sauve qui peut et de l'intervention des services de sûreté pour ramener le calme, on peut affirmer que ce samedi à Annaba, tout avait été préparé pour faire passer un des candidats. Encore une fois, ce sont les mêmes perturbateurs « gradés » qui reviennent en force pour tenter de conquérir une autre place forte de l'économie nationale. D'autant qu'en face, seule l'équipe menée par le président sortant Azzedine Djouadi pesait problème. Et c'est ce que paraissait avoir pressenti ce dernier à son arrivée tôt le matin avec le personnel de la Cci et l'industriel, Farid Mohamed Riad Mansouri. Tous les candidats étaient accompagnés de leurs colistiers. Le nombre important de procurations à voter présentées par des électeurs attira l'attention de tous.