Les quatre responsables libyens réunis mardi à Paris, à la conférence internationale sur la Libye, organisée sous l'égide des Nations unies, se sont engagés sur une feuille de route de huit points pour une sortie de crise de leur pays avec l'organisation des élections législatives et présidentielle le 10 décembre. "Nous nous engageons (...) à travailler de façon constructive avec l'ONU pour organiser des élections crédibles et pacifiques (...) le 10 décembre prochain, réunir toutes les conditions pour l'organisation de ces élections et à respecter les résultats des élections", a précisé la "Déclaration politique" lue à l'issue de la conférence internationale qui regroupé, outre les responsables libyens, une vingtaine de pays, dont l'Algérie, et quatre organisations internationales (Onu, UE, UA et Ligue arabe). L'Algérie a été représentée par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, désigné par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Non signée comme initialement prévue, la "déclaration politique" a été approuvée par le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye, Fayez al-Sarraj, le chef de l'armée nationale libyenne, Khalifa Haftar, le président du Haut Conseil d'Etat libyen, Khaled al-Mechri, et le président de la Chambre des représentants, Aguila Salah Issa. Juste après la lecture, le président français Emmanuel Macron a demandé aux quatre responsables libyens d'exprimer devant les journalistes leur accord sur cette feuille de route, chose qui a été faite sans hésitation. Les quatre responsables libyens ont reconnu l'importance que revêt l'élaboration d'une base constitutionnelle pour les élections, soutenant le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Ghassan Salamé dans le cadre de ses consultations auprès des autorités libyennes portant sur une proposition de Constitution et sur le calendrier de son adoption. "Les parties se sont engagées à mettre en place leur base constitutionnelle pour les élections et à adopter les lois électorales nécessaires d'ici au 16 septembre 2018, ainsi qu'à tenir les élections parlementaires et présidentielles le 10 décembre 2018. Ces élections devront avoir été bien préparées avec l'ensemble des institutions libyennes afin de promouvoir l'objectif partagé de stabiliser et d'unifier la Libye", a souligné la déclaration. Les responsables libyens se sont également engagés "solennellement" à accepter les conditions applicables aux élections telles qu'énoncées dans l'exposé présenté le 21 mai au Conseil de sécurité des Nations unies par Ghassan Salamé, notamment une nouvelle campagne d'inscription sur les listes électorales pendant une durée complémentaire qui sera déterminée par la haute commission nationale électorale en concertation avec les Nations unies. Comme ils se sont engagés à accepter les résultats des élections et à veiller à ce qu'un financement "approprié" et des dispositions "solides" en matière de sécurité soient mis en place, avertissant que ceux qui "enfreindront ou entraveront le processus électoral auront à en rendre compte". Ils ont souligné que les forces de sécurité libyennes officielles, avec le soutien approprié et la coordination des Nations unies ainsi que des organisations régionales et de la communauté internationale, "seront chargées de garantir le processus électoral et l'exercice du droit de tous les Libyens d'exprimer pacifiquement et démocratiquement leur volonté quant à l'avenir de leur pays", rejetant toute obstruction ou ingérence dans le processus de vote. Les dirigeants libyens ont exprimé leur accord pour une conférence politique ouverte à tous afin d'assurer le suivi de la mise en oeuvre de la présente déclaration, sous les auspices des Nations unies.