Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens, Ali Bey Naceri, estime qu'il y a des signaux d'espoir dans ce segment de l'économie algérienne. Pour la première fois, dit-il dans un entretien accordé, hier matin, à la chaîne 3 de la radio algérienne, dont il était l'invité de la rédaction, «nous avons un Premier ministre qui s'inscrit franchement vers l'exportation». Ali Bey Naceri dit, qu'il a été agréablement surpris par la présence d'Ahmed Ouyahia à la remise du trophée du meilleur exportateur alors que l'année dernière, «c'était un simple directeur général du ministère du Commerce» qui avait assisté à cet événement. Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens fait état de «signaux d'espoirs», ajoutant que les opérateurs économiques attendent qu'elle soit concrétisée «par des actes sur le terrain». Par exemple, la nécessaire présence de représentations bancaires à l'étranger, il relève que l'absence de ces dernières constitue à ses yeux «le principal frein» aux entreprises potentiellement exportatrices. Mais, il fait état de signaux positifs au niveau d'un certain nombre de ministères traduisant une volonté d'aller à la conquête des marchés à l'international. Il a alerté les pouvoirs publics des pertes douanières occasionnées chaque année par les termes de l'Accord d'association avec l'UE appliqués sur les produits algériens, observant que le niveau moyen des importations en provenance de l'UE se chiffre à 20 milliards de dollars et qu'il prévoit une éxonération fiscale de 18%. Malgré ses difficultés en liquidités, l'Algérie a continué à assumer cette perte, dont il estime la valeur à plus de deux milliards de dollars et de s'interroger jusqu'à quand le trésor national pourrait supporter ce manque à gagner ? Face à cette situation, il estime que l'Algérie est en droit d'appliquer la réciprocité en imposant des taxes sur tous les produits importés à partir de cette zone. A propos de l'Accord d'association avec l'Union Européenne, Ali Bey Naceri considère, qu'il représente le principal défi. Faudrait-il, s'interroge-t-il, y rester ou bien le quitter ? La réalité, relève-t-il, c'est qu'on a rien fait, depuis 2010, pour mettre nos entreprises en ordre de bataille, faute d'une étude d'impacts destinée à évaluer le contenu de cet accord. Signalant toute la difficulté à investir ces marchés, l'orateur en appelle à un soutien et à une assistance sans faille des pouvoirs publics afin que les entreprises exportatrices réussissent leur pari. Il rappelle qu'il existe présentement un contingent de 281 produits, en quantités plus ou moins significatives, qui ont commencé à conquérir des marchés à l'extérieur, une dynamique, dit-il, qui reste à consolider en jouant sur la compétitivité. Il relève toutefois, que l'Europe reste la première destination des produits algériens. Il estime qu'il faut faire une évaluation de l'Accord d'Association avec l'UE.