L'Argentine est au bord du gouffre après la lourde défaite contre la Croatie (3-0). Elle est mise au placard par la presse internationale. En Argentine, la presse n'hésite pas à faire passer à la moulinette leur équipe nationale. A commencer par «Olétitre», «La Casa de Papelón», référence à la série de Netflix «La Casa de Papel», avec Papelón, qui veut dire ridicule. «Ils ont brisé notre âme, poursuit le journal. Pour les Argentins, c'est la fin. Il ne reste qu'à rentrer à la maison. Le navire a échoué, aucune bouée de sauvetage ne servirait à le rafistoler. A quoi servira sa prochaine sortie ? s'interrogent les experts. The Sun, trouve, rapporte le journal Le Figaro, un qualificatif dont la sonorité du nom du joueur vedette argentin et «mess» qu'on peut traduire ainsi : «What a Messi/Quelle pagaille !» Le Daily Mail lance «Taxi pour Messi», avec des photos de Caballero (le gardien coupable d'une grosse erreur), Messi et Maradona (en tribunes) la tête entre les mains. «Une démonstration d'inaptitude tactique et technique qui laisse l'Argentine en péril extrême et pourrait marquer la fin d'une génération», tacle encore le quotidien anglais. «Même avant la boulette du gardien, l'Argentine n'a rien montré sur le terrain. Contrairement à la légende vivante Maradona, qui a tout donné en tribune», ricane Bild en Allemagne. En Italie, la Gazzetta dello Sport lâche un «Messi Male», jeu de mots avec l'expression «messi male», qui veut dire «mal barrés». «Leo humilié par la Croatie, l'Argentine est presque éliminée. Boulette incroyable de Caballero puis une nuit de cauchemar». Et son concurrent Corriere dello Sport publie «Pleure, la Puce», en référence au surnom de Messi, rapporte Le Figaro dans sa revue de presse consacrée à cette humiliation. Ce n'est pas fini puisque China News écrit : «C'était probablement le jour le plus sombre de l'histoire du football argentin», plus méchant pour les médias allemands : «Sans d'excellents batteurs et bassistes, même si Messi est le plus grand chanteur, comment peut-il faire de la bonne musique ?» En Allemagne, Spiegel Online est sur la même ligne éditoriale : «Messi n'a pas mérité cette Argentine». The Telegraph : «On pourrait dire que Messi a essayé de les sauver, mais il ressemblait plutôt à un membre d'une famille en plein deuil au pied du lit d'un mourant». The Times : est «un petit garçon perdu à la recherche d'un abri». En Italie encore, Tuttosport met tout le monde dans le même bateau : «L'Argentine humiliée, balayée par la Croatie et quasi-dehors. Caballero désastreux, flop Messi». Le Figaro rapporte qu'en Chine, le Titan Sports désigne le coupable, l'entraîneur. «Ce match revient à Sampaoli, pas à Messi». FAZ de Francfort souligne que «le finaliste de 2014 a vécu une débâcle. Les réactions sont violentes et le sélectionneur a déjà délivré une déclaration d'échec». Même ton en Espagne où Mundo Deportivo titre : «Au fond de l'abîme» avec une photo de Sampaoli la tête dans les mains...» O Globo, au Brésil, affirme même que les «joueurs de l'Argentine demandent la démission de Sampaoli avant le match contre le Nigeria». Et enfin dans sa synthèse, le journal souligne que le gardien en prend évidemment pour son grade comme au Brésil dans Globo Esporte : «Mauvais élève de Guardiola (qu'il a eu comme entraîneur à Manchester City avant d'aller à Chelsea), Caballero déçoit et surprend l'Argentine en livrant le premier but aux Croates.»