La Pulga, idole en souffrance Cinq petits buts en quatre participations: si Lionel Messi est entré dans l'histoire du football avec cinq Ballons d'or, il n'a jamais vraiment brillé en Coupe du monde, malgré une finale perdue en 2014. Et la malédiction se poursuit en Russie, où il a raté un penalty et où l'Albiceleste craint le pire, notamment après son humiliante défaite jeudi soir face à la Croatie (3-0). Mondial 2006: un tour de chauffe Pas entré en jeu pour le premier match contre la Côte d'Ivoire (2-1, buts d'Hernan Crespo et Javier Saviola), Messi entre en piste à la 75' du deuxième match de poule, contre la Serbie. Le score est déjà de 3-0 mais Messi, 18 ans, trouvera le temps d'inscrire un but, le 6e et dernier (88'). Titulaire pour le 3e match, celui des coiffeurs, il fait match nul contre les Pays-Bas (0-0) et redevient remplaçant contre le Mexique en huitièmes, disputant les prolongations. Il n'entrera pas en jeu lors du quart de finale perdu aux tirs au but contre la Mannshaft (1-1, 4 à 2 aux TAB), mais ce premier Mondial et son talent lui ouvrent un futur radieux. Mondial 2010: la grande désillusion A 22 ans, Leo a confirmé les espoirs placés en lui avec le Barça. Il a remporté la Ligue des champions en 2009, déjà la deuxième pour lui puisqu'il était déjà dans l'effectif en 2006, et vient de gagner le premier de ses 5 Ballons d'or. L'Argentine en est sûre, elle tient là l'héritier de Diego Maradona, le guide qui lui manquait pour un troisième sacre mondial. Et pour doubler les chances de l'Albiceleste, la Fédération a confié les rênes de la sélection à Maradona «himself». Las, «La Pulga» ne marque aucun but et après avoir survolé sa phase de groupes et étrillé le Mexique en huitièmes (3-1), l'Argentine bute à nouveau sur l'Allemagne en quarts de finale. Et cette fois, le score est humiliant: 4-0. Messi et l'Argentine quittent la compétition la tête basse. Ce qui n'empêchera pas l'Argentin de glaner un deuxième Ballon d'or la saison suivante, au détriment de ses coéquipiers champions du monde Xavi et Iniesta. Mondial-2014: si près, si loin Cette fois, c'est la bonne? Le Mondial a lieu non loin de l'Argentine, chez le grand rival brésilien, et Messi brille toujours autant avec le Barça. Le sélectionneur Alejandro Sabella fait tout ce qu'il peut pour le placer dans les meilleures conditions, et cette fois Messi fait le job... Au début au moins. Il marque lors de chacun des trois matchs de poule, dont un but crucial face à la solide sélection iranienne et un doublé contre le Nigeria. Il reste, en revanche, muet pendant les matchs à élimination directe, ce qui n'empêche pas l'Albiceleste de gravir les échelons un à un. Di Maria marque en 8es contre la Suisse, Gonzalo Higuain contre la Belgique en quarts, les Pays-Bas sont écartés aux tirs au but en demie. Mais en finale, Messi retrouve une nouvelle fois son bourreau allemand et, une nouvelle fois, va s'incliner, en prolongation. Cruel pour l'Argentine, qui va en plus perdre deux autres finales, en Copa America contre le Chili en 2015 et 2016. Présage funeste pour 2018? Mondial-2018: un penalty raté et la peur... Demain, il aura 31 ans. Cela semble donc être sa dernière chance de gagner la Coupe du monde. Cela commence mal contre l'Islande: Leo rate un penalty. Le seul but de l'Albiceleste est signé Kun Agüero, alors que Diego Maradona, lunettes à verres fumés et cigare, gesticule en tribunes. Résultat: 1-1 contre les «Vikings», dont c'est la première Coupe du monde et le premier point dans cette épreuve reine. Evidemment, en sélection, personne ne l'accable. Mais lors du match suivant, le Barcelonais ne brille pas et la Croatie - bien aidée par une énorme boulette de Willy Caballero sur le premier but - humilie les Argentins (3-0). «La Pulga» se signale même par quelques gestes d'énervement, ne tire au but qu'une petite fois et ne touche pas un ballon dans la surface adverse. L'Argentine n'a plus son destin en main, contrairement à Cristiano Ronaldo qui caracole en tête du classement des buteurs du tournoi (4 buts).