Le scandale sur la tentative d'introduction de 700 kg de cocaïne en Algérie n'a pas laissé le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, rester de marbre. Il a réagi, hier, sous sa casquette de Secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), dénonçant «une agression contre l'Algérie à travers ces tentatives d'introduire la drogue dans le pays». En marge d'une conférence de presse animée, hier à Alger au siège de son parti, Ahmed Ouyahia a répondu aux questions des journalistes, tantôt sous la casquette du Chef du gouvernement, tantôt en tant que Secrétaire général du Rnd. Réagissant au scandale de la cocaïne, Ahmed Ouyahia a revendiqué l'application de la peine de mort contre les grands trafiquants de drogue. Ces derniers, selon lui, sont source d'agression contre l'Algérie, soulignant que sans la mobilisation de l'Armée nationale et des autres services de sécurité, l'Algérie serait dans le chaos. «Lorsqu'on voit le flot de drogue qui s'abat sur nos frontières de plusieurs destinations, nous considérons que nous ne sommes pas dans l'excès de qualifier cela d'une agression», a-t-il déclaré. De ce fait, il a estimé que «la société algérienne a montré sa fermeté et son unité, et les citoyens sont unis quand il s'agit des intérêts du pays, donc on tente de la pourrir de l'intérieur avec la drogue qui est une arme qui attaque d'abord notre jeunesse». Le SG du Rnd a indiqué que son parti a, dans sa résolution sanctionnant les travaux du Conseil national, rappelé sa position «qui n'est pas nouvelle et qui est doctrinale, à savoir l'application de la peine de mort contre les trafiquants de drogue». Dans ce sens, il a précisé : «Je ne parle pas d'un jeune qui serait pris dans un contrôle avec un gramme de drogue, celui-là, la justice le jugera selon la loi, mais je parle de ceux qui veulent détruire le pays», a-t-il expliqué. Par ailleurs, il a précisé que «l'affaire de la cocaïne saisie à Oran est entre les mains de la justice, laissons-la faire son travail». Sur le volet économique, le Premier ministre a déclaré que les réserves de change de l'Algérie ont baissé à 90 milliards de dinars à la fin du mois de mai dernier, prédisant une baisse jusqu'à 80 milliards de dinars vers la fin de l'année en cours. Au sujet des critiques sur les augmentations prévues dans la loi de Finances complémentaire de 2018, le Premier ministre a expliqué que ces augmentations «ne sont pas planifiées pour remplir les caisses de l'Etat», expliquant que pour le faire «il faudra autour de 1.800 milliards de dinars.» «Le 5ème mandat du Président servira les intérêts du pays» En marge de la session ordinaire du parti Rnd, le Secrétaire général, Ahmed Ouyahia avait lancé un appel au Chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika de briguer un 5ème mandat. Au cours de la conférence de presse d'hier, Ouyahia a fait un appel officiel, estimant qu'il ne voit «aucun autre politicien apte à prendre la place du président de la République pour le moment». Dans ce sens, il a expliqué que le choix du parti d'appeler le Chef de l'Etat à représenter sa candidature est «un choix qui servira les intérêts de la Nation et de l'Etat». Dans ces affaires d'intérêt national, «nous n'avons pas pris position pour faire taire les rumeurs et nous avons pris une position pour un choix, qui nous semble en tant que famille politique importante sur la scène nationale, servira les intérêts de la nation et de l'Etat algérien», a-t-il déclaré. Ouyahia a souligné que le Rnd était «une famille politique qui est autonome dans ses positions», ajoutant que son parti «n'a pas eu à consulter le président de la République pour lui lancer un appel pour la raison très simple qu'il est de son droit et devoir de faire une analyse de la scène politique nationale et des perspectives et des enjeux autour de l'élection présidentielle à venir». Notre appel, a-t-il souligné «s'inscrit dans un vaste mouvement d'appel qui est en train de monter et surgir, émanant de formations politiques, d'organisations syndicales et de la société civile et nous sommes intimement convaincus de notre position», a-t-il affirmé. Interrogé sur son éventuelle candidature à la présidentielle au cas où le Président Bouteflika ne se présenterait pas à cette élection, Ouyahia a indiqué que son parti «est engagé dans une position et espère et fera tout pour la faire aboutir.»