La solidarité en faveur du peuple sahraoui, qui lutte pour le recouvrement de son indépendance, s'enrichit avec la mise sur pied du réseau international des parlementaires pour l'autodétermination du Sahara occidental qui a tenu vendredi sa première réunion au siège de l'Assemblée nationale française à Paris. Présidée par le député français Jean-Paul Lecoq, la rencontre a vu la participation de parlementaires venus d'Espagne, d'Italie, de Suisse, du Parlement européen, du Ghana, d'Algérie, du Salvador et du Parlement sahraoui. Le réseau international des parlementaires pour l'autodétermination du Sahara occidental, rappelle-t-on, est une plateforme qui a pour but d'être un espace d'échange, en lien avec les divers intergroupes, les associations de soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui, et avec les représentations diplomatiques de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Son objectif est de réunir des parlementaires du monde entier pour échanger sur les actualités du Sahara occidental dans chacun de leur pays, et d'échanger sur les pratiques des parlementaires sur ce sujet. Au cours de ses travaux, animés par la cheville ouvrière Régine Villemont, présidente de l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), plusieurs parlementaires ont intervenu pour réitéré leur soutien à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental,territoire non autonome, occupé de force par le Maroc depuis 1976 et dont toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu recommandent l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Jean-Paul Lecoq, qui présidera le réseau, a d'emblée affirmé que la question du Sahara occidental est «une question à régler», soulignant que personne n'est contre l'intégrité territoriale du Maroc, mais sans le Sahara occidental, territoire figurant dans le cadre de la décolonisation. La vice-présidente de l'intergroupe au Parlement européen, Paloma Lopez Bermejo, a fait part aux participants les activités de son groupe dans le cadre de la solidarité avec le peuple sahraoui, soulignant que son droit à l'autodétermination est un «élément central». Elle a évoqué la rencontre récente au Parlement européen avec l'Envoyé personnel du SG de l'Onu pour le Sahara occidental, Horst K?hler, à travers laquelle, a-t-elle dit, il a manifesté sa volonté et son intérêt pour une solution au conflit dans un proche avenir. «Nous espérons arriver à une solution rapide dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité qui prévoient l'autodétermination du peuple sahraoui», a-t-elle souhaité, arguant que la situation actuelle «ne peut plus durer». Elle s'est étalée longuement sur le processus de négociations pour le renouvellement de l'accord d'association entre le Maroc et l'Union européenne, évoquant les interventions de groupe parlementaire pour la dissociation de l'accord le territoire du Sahara occidental, en référence à l'arrêt de la Cour de justice de l'UE. Pour sa part, le président du Parlement sahraoui, Khatri Eddouh, a salué la mise sur pied de ce réseau qu'il considère comme «un pas très important» en faveur de la cause sahraouie, dont le grand défi est de faire connaître la voix du peuple sahraoui pour le recouvrement de son indépendance et de sa liberté. Le président de la Conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand, a recommandé aux parlementaires d'axer leurs actions sur la question des réfugiés sahraouis, dans la mesure où c'est un sujet d'actualité dans le monde occidental. «Il faut mieux mobiliser, mieux informer et obliger le respect du droit des peuples d'être», a-t-il dit, appelant les parlementaires à interpeller leurs gouvernements sur leur «complicité» au sujet des réfugiés sahraouis qui se trouvent en Algérie depuis plus de 40 ans. De son côté, l'ancien Représentant spécial du SG de l'Onu au Sahara occidental, Francesco Bastagli, a réitéré son appel pour des actions concrètes au sein des instances de l'Onu hormis le Conseil de sécurité. De par sa longue expérience, il préconise de mener des actions au sein de l'Assemblée générale de l'Onu, de la Quatrième commission de décolonisation, la Commission des droits de l'homme, tout en capitalisant les victoires juridiques sur le plan politique. Il a appelé à des actions pour faire face à «l'indifférence» des Etats pour la cause sahraouie, notamment ceux qui soutiennent le Maroc, mettant en valeur que la question du Sahara occidental fait partie de la prévention des conflits, une thématique développée par les Nations unies.