Les Diables Rouges sont désormais en demi-finale et privent les Brésiliens de leur sixième étoile, alors accrédités de favori absolu de cette Coupe du monde. On s'attendait à un France - Brésil, une formation seule capable de créer de sérieux problèmes aux Bleus, parce que solide défensivement, disaient-ils, capable du meilleur sur le plan offensif, du fait que la Seleçao dispose de toutes les cartes en main pour accrocher une sixième étoile dans son histoire. Ils n'ont pu que constater les dégâts. Défaite sur tous les plans. Ils perdent non seulement leur sixième étoile mais aussi leur 7e quart de finale consécutif et enregistrent leur deuxième élimination à ce stade de la compétition (contre la France en 2006 et contre les Pays-Bas en 2010). Et enfin avec cette élimination plus aucune équipe «Sud-américaine» n'est en course. La finale se jouera entre des équipes européennes. Les Belges, vainqueurs, avaient quant à eux, joué un 8e de finale en 2002, ou ils furent battu par 2-0, sur la route de son 5e titre dans la compétition (Les deux buts ont été inscrits dans la dernière demi-heure dans des conditions litigieuses puisque l'arbitre de la rencontre refuse un but de Marc Wilmots pour une poussée imaginaire alors que le score était de 0-0). Ainsi va le foot. C'est dire que la Coupe du monde, c'est la vitesse, l'énergie, l'intelligence et de la stratégie. Souvent, il ne suffit pas d'avoir des stars dans ses rangs pour crier victoire avant même le coup d'envoi. C'est ce que venaient démontrer les Belges à la Seleçao. C'est cela aussi la coupe du monde 2018. Plus de Neymar, plus de Messi, plus de Ronaldo, les grandes stars sont chez elles, elles pensaient renverser la vapeur et se faire ce plaisir de démontrer leur capacité à dominer la Coupe du monde 2018. Mais les stars ont échoué devant des milliards de téléspectateurs. On a vu un Brésil plus bavard sur le terrain; plus de 84% de possession de balle contre 44 % pour les Belges, neuf tirs cadrés, contre neuf; huit corners pour les Brésiliens contre quatre pour les Belges; enfin 14 fautes commises contre 16 pour les Belges. Les Diables Rouges, mettaient au rouge les brésiliens dès la 13' minute de jeu grâce à un CSC de Ferdinanho (0-1, 13'). Le second but fut collé aux filets par Bruyne en ajustant une belle frappe croisée (0-2, 31'). Neymar et ces coéquipiers, assommés, ne s'attendait pas à être pris au piège dans une situation aussi périlleuse. En seconde mi-temps le Brésil, mettait une énorme pression sur le bloc belge, un bloc qui ne pouvait se délivrer de cette étouffante pression. C'est les entrées de Firmino et Douglas Costa, qui faisaient accélérer le rythme mettant en danger le gardien des diables rouges. La domination est totale, mais sans concrétisation. On fait rentrer Renato Augusto, lequel fait vite de tromper Courtois de la tête (1-2, 76'). Unique but de la partie pour les Brésiliens. Les Bleus se sont eux aussi qualifiés pour le dernier carré du Mondial russe. «Une première depuis l'édition 2006, quand Zidane avait dégoûté le Brésil en quarts, en Allemagne.» Varane, d'un coup de tête, ouvrait la marque (0-1, 40') ; le second but est le fruit d'une frappe de Griezmann que l'on pensait anodine des 20 mètres, Muslera, le portier de la Celeste, se manquait complètement en voulant repousser le cuir. Le ballon filait dans ses filets (0-2, 61') et c'est une France qui vient de faire évacuer un Uruguay affaibli sur un score de 2 à 0 sans Calvani. Un rendez-vous pas facile à négocier. Chaque équipe peut s'enorgueillir d'avoir d'excellents joueurs, mais l'art et la manière à mettre en pratique pour arriver aux buts sera différent. Les Belges savent écraser le ballon et le faire mettre en accélération. Ce ne sera pas une partie facile, mais plutôt une partie qui ressemblerait à un jeu de pocker. Il sera à présent difficile de dessiner la victoire de l'une ou de l'autre. Qui sera finaliste ? C'est la question qui est déjà pointée dans les calepins des experts. Les Bleus seront le prochain client. Réussiront-ils à redessiner sous un angle diffèrent de ce qu'ils ont fait vendredi face l'Uruguay ? Pas sûr, disent les consultants sportifs. Le produit n'est pas le même.