Deux semaines après la spectaculaire "remontada" du Barça contre le PSG, deux des meilleurs attaquants du monde, Edinson Cavani et Neymar, se retrouveront à nouveau face à face aujourd'hui pour un duel entre l'Uruguay et le Brésil dans le cadre des qualifications pour le Mondial-2018. Neymar et ses coéquipiers du FC Barcelone ont infligé au Paris SG de Cavani une terrible humiliation en match retour des huitièmes de finale de la Ligue des champions le 8 mars dernier, en l'emportant 6-1 après une lourde défaite 4-0 à l'aller. Cette fois-ci, c'est en Uruguay que les deux stars se défient lors d'un choc chargé d'histoire entre les deux nations. L'Uruguay jouera sans son autre attaquant vedette Luis Suarez, ni son gardien titulaire Fernando Muslera, tous deux suspendus pour avoir cumulé trop de cartons. Les coéquipiers d'Edinson Cavani, qui occupent actuellement la deuxième place avec 23 points, quatre de moins que le Brésil, avaient tenu en échec 2-2 les Auriverde lors du match aller à Recife après avoir pourtant été menés 2-0. Le Brésil, leader des qualifications sud-américaines pour la Coupe du monde 2018, aborde, quant à lui, ce match avec Neymar, en pleine confiance après son doublé face au PSG, comme arme principale. Comment arrêter la star du FC Barcelone ? La question occupait tous les esprits au centre d'entraînement de la Céleste. Oscar Tabarez, à la tête de l'équipe nationale depuis onze ans et qui est devenu le sélectionneur ayant dirigé le plus de matches avec la même équipe, s'est montré éloquent sur le sujet. "Si j'avais la formule, je ne la donnerais pas", a-t-il répondu tout sourire à une journaliste qui l'interrogeait en conférence de presse lundi. "Il faut étudier ce qu'il fait, ce que sont ses habitudes", a-t-il ajouté. Mais Tabarez a évité de centrer son analyse sur Neymar en citant l'exemple du joueur de Chelsea, Willian, également très important dans le jeu du Brésil. "Je ne pense pas que Willian, dans ce qu'il apporte à l'équipe, soit inférieur à Neymar", a-t-il estimé. De son côté, le défenseur du Sporting Portugal, Sebastian Coates, a déclaré que l'équipe allait porter "une attention maximale" sur Neymar, mais surtout "sur le Brésil dans son ensemble". Pour Tabarez, il sera essentiel de "soutenir le joueur qui affrontera Neymar ou Willian en un-contre-un". En conférence de presse, Cavani a reconnu mardi que le match contre les Brésiliens représentait un énorme défi car c'est lui qui portera l'attaque uruguayenne en l'absence de Suarez. "Je vais aborder ce match avec la même motivation que toutes les autres rencontres des éliminatoires, a-t-il affirmé. Nous savons que nous jouons à la maison et on va essayer de tout donner. Notre premier objectif est de gagner." L'attaquant du PSG — qui a avoué se sentir "blessé" après la défaite au Camp Nou — pourrait être associé en attaque à Diego Rolan, qui évolue aux Girondins de Bordeaux, pour déséquilibrer la défense brésilienne. Les deux pays attendent impatiemment ce choc, devenu un des classiques du football mondial. La rencontre, que Tabarez qualifie d'"historique", se jouera dans un des hauts lieux du football, le Stade Centenario de Montevideo, qui a accueilli en 1930 la première Coupe du monde, remportée par l'Uruguay. Les joueurs ne seront pas les seuls à avoir la pression. Au sifflet, ce sera l'Argentin Patricio Loustau, originaire du rival honni des Brésiliens. Lui non plus n'aura pas droit à l'erreur.