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La localité accueille sa fête du bijou
Publié dans La Nouvelle République le 24 - 07 - 2018

C'est devenu une tradition que d'organiser cette fête, et c'en est une grande, vu l'animation et l'ambiance musicale qui y règnent.
Malgré la chaleur caniculaire propre à la saison, les organisateurs se consacrent pleinement à l'évènement, pour l'accueil des exposants dont chacun doit apprêter son espace pour une présentation plus tentante des articles, bien que les prix soient inabordables. Mais toujours est-il que la fête attire chaque jour un grand nombre de visiteurs venant de toutes les wilayas. Ceux qui y viennent, c'est aussi pour connaître la Kabylie ; d'une pierre, deux coups.
Des articles faits à la main mais que de variantes
Des bijoux en argent bien finis et prêts à la vente, les prix sont fixes mais on peut marchander surtout quand il s'agit de grosses pièces : bracelets, diadèmes, gros colliers, dans toutes leurs variétés. Chaque bijoutier a son style qu'il imprime avec talent sur chacun des objets qu'il produit. Telle est la particularité de ce travail artisanal qui en tant qu'art fait que chacun produit selon son savoir faire et sa manière propre de concevoir la forme des bagues, colliers, bracelets, diadèmes, broches, boucles d'oreilles, gourmettes, parures : colliers- boucles d'oreilles-gourmettes, différentes par la quantité de matière consacrée et le style de fabrication. Cela se répercute sur le prix de la marchandise, il y en a pour tous les goûts et à chacun de choisir ce qui lui correspond en fonction de ses moyens.
Les ateliers de fabrication, des espaces de rencontre
Aussi loin qu'on remonte dans le temps, les boutiques des bijoutiers ont toujours été des lieux d'échange. Des amis de longue date, de fidèles clients, des gens du village défilent tour à tour, qui pour le plaisir de bavarder, qui pour commander, qui par habitude parce qu'il se trouve à l'aise chez le bijoutier, et des liens d'amitié se sont tissés au fil du temps. Et chaque artisan choisit son monde par affinité, les discussions l'intéressent dans la mesure où elles lui apportent des nouveautés, que ça lui permet de s'actualiser sur tous les sujets et d'oublier le temps. Pendant les échanges d'anecdotes, le bijoutier ne perd pas son temps, il abat du travail avec son habileté habituelle, façonne des merveilles, trouve à modifier des modèles, et en discutant il trouve des idées intéressantes qu'il met immédiatement en œuvre.
Le visiteur regarde le bijoutier à l'œuvre pour mieux apprécier les bijoux. Contrairement aux autres artisans, le bijoutier travaille assis sur des chaises, les anciens travaillaient à même le sol sur une peau de mouton, le dernier d'entre eux, Da Houna du village d'Aït Larba, très connu pour avoir été présenté à la télévision, il y a de cela vingt cinq ans environ ; avant qu'il ne disparaisse. C'était un grand bijoutier qui connaissait tous les secrets du travail de l'argent et ses bijoux étaient fignolés.
Le métier s'est transmis aux jeunes qui, pourtant, n'ont pas la mentalité de leurs aînés.
A force de recevoir du monde, d'être rompu aux négociations avec les clients et les fournisseurs, et par l'expérience du métier, il acquiert le langage des sages et il est malgré lui l'artisan du bijou et l'artisan du verbe. Mais ce type de configuration n'existe plus chez les jeunes qui ont pris la relève pour pérenniser le métier. D'abord l'état d'esprit n'est pas la même et la conception de cet artisanat est différente par rapport aux anciens. Mais le bijou kabyle s'est maintenu contre vents et marées. Depuis la décennie 70, les bijoutiers ont les plus grandes difficultés par la cherté de la matière première : argent, corail, émaux. Non seulement ils sont chers, mais souvent ils ne sont pas disponibles.
C'est pourquoi, beaucoup de bijoutiers ont dû être obligés d'abandonner le métier, certains se sont convertis à d'autres métiers si bien le bijoutier se fait rare en ces temps de crise. De plus étant donné le prix de cette matière rend les bijoux sont devenus inaccessibles, rares sont ceux qui peuvent se les acheter. L'exposition vous donne à voir la diversité pour chaque article, vous avez la possibilité d'avoir de plus explications sur les prix exorbitants même quand il s'agit des plus petits articles : bagues, boucles d'oreilles les plus demandées. Tout dépend du style, du poids, de la variété des ingrédients, du travail. Quant aux prix, ils sont discutables.
Bijoux anciens : pièces de musée et de thésaurisation
C'est évoquer les aînés que de parler de la bijouterie ancienne dont il reste quelques grosses pièces qu'on doit ranger parmi les pièces de musée. Vous aurez beaucoup d'explications à demander lorsque vous les verrez. Et ce qui est frappant c'est la quantité d'argent, de corail, d'ambre, d'émaux qu'il a fallu pour les réaliser. On est à l'époque de l'abondance et les artisans s'en sont servis à loisir pour faire de grosses pièces : bracelets aux poignets, bracelets aux pieds pesant lourds, diadèmes, gros colliers aux nombreux pendentifs, broches de différentes formes.
Parmi les bijoutiers d'aujourd'hui appartenant aux plus vieilles familles d'artisans, disposent de vieux bijoux dont certains remontent à leurs plus lointains ancêtres. Il s'agit de grosses pièces que l'on portait dans l'ancien temps quand les femmes allaient aux grandes cérémonies nuptiales. Ainsi, il arrivait à ces femmes de se déplacer, d'un village à l'autre ou d'une localité à une autre, elles portaient sur elles des kilos d'argent mais elles n'en avaient cure, ce qui comptait le plus pour elles, c'était de les posséder et de les exhiber fièrement comme belles pièces d'ornement qui mettaient en valeur la femme et ses habits traditionnels.
Mais les vieilles de l'ancien temps qui avaient le sens de l'économie pratiquaient l'élevage et le tissage, sources de rentrées d'argent ; avec les sommes amassées elles achetaient des bijoux qu'elles pouvaient garder ou revendre en fonction des besoins d'un avenir incertain. Elles élevaient des moutons pour les vendre. Quelquefois, ces moutons provenaient des brebis qui faisaient partie de leur troupeau. C'est un travail pénible mais elles arrivaient à s'en sortir pour peu qu'elles étaient en bonne santé. Au printemps, c'était l'élevage et l'agriculture vivrière.
En hiver, elles s'occupaient du métier à tisser pour avoir : couvertures et burnous. Ces vieilles bien portantes travaillaient beaucoup la laine surtout pour les grosses couvertures qu'elles apprêtaient à leurs petites filles en prévision de leurs trousseaux de mariage. Avec les sommes d'argent économisées elles achetaient des bijoux, conscients du fait que c'était là une forme d'épargne. Les gros bijoux acquis pouvaient être stockés ou vendus en cas de malheur. On trouve ingénieuse cette forme de thésaurisation.


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