Des techniciens en haltérophilie de pays présents aux Jeux africains de la jeunesse (JAJ-2018), étaient unanimes à qualifier d'"assez élevé", le niveau de la compétition qui a constitué une étape importante pour la préparation des qualifiés aux Jeux Olympiques de la jeunesse (JOJ-2018), prévus à Buenos Aires du 6 au 18 octobre. La compétition d'haltérophilie, qui a pris fin samedi en soirée à la salle omnisports de Bordj El-Kiffan (Alger), avait sacré l'Egypte avec 18 médailles (17 or et 1 argent), devant le Nigeria (12 or, 5 argent et 1 bronze) et l'Algérie (3 or, 9 argent et 6 bronze). "Je crois que la présence d'athlètes de pays qualifiés aux JOJ-2018 en Argentine a élevé le niveau de plusieurs concours, surtout que les athlètes présents devaient confirmer à leurs fédérations qu'ils sont les meilleurs et qu'elles peuvent compter sur eux pour les JOJ", a indiqué à l'APS l'entraîneur national égyptien, Mohamed Tantawi, ancien champion d'Afrique et arabe. Les pays africains qui seront présents à Buenos Aires sont l'Algérie, l'Egypte et la Libye (garçons) ainsi que l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie en filles, chacun ayant droit à un haltérophile. "Je crois que les différents pays ont ramené avec eux les meilleurs de chaque catégorie pour leur offrir la chance d'étaler leurs qualités et taper dans l'oeil du coach afin qu'ils soient retenus pour les JOJ", a ajouté Tantawi. L'ancien maître de la discipline en Afrique et 4e aux JO de 1994, l'Algérien Abdelmounaîm Yahiaoui, a abondé dans le même sens, expliquant que le tournoi d'Alger était, pour les athlètes, "l'occasion de confirmer leur place en sélection". "Certains concours étaient donc très élevés entre, surtout, l'Egypte et le Nigeria qui ne sont pas des surprises, puisqu'ils ont des traditions en haltérophilie et s'affirment à chaque fois au plus haut niveau. L'Algérie vient, elle, en 3e position et a confirmé, une fois de plus, qu'elle peut atteindre un certain niveau technique et donner naissance à de jeunes talents", a dit Yahiaoui, aujourd'hui entraîneur national de l'élite. Travail à long terme Interrogé sur le niveau technique des haltérophiles algériens, Yahiaoui a qualifié leurs résultats de "moyens mais perfectibles. Certes, certains de nos athlètes sont talentueux à plus d'un titre, mais ils ont toujours besoin de persévérer. Il faut aussi les doter de moyens et leur offrir toute la stabilité nécessaire pour atteindre un certain niveau", a enchaîné l'ancien chef de file de l'haltérophilie algérienne dans les années 1990. Son compatriote et entraîneur des juniors, Azzeddine Basbas, insiste, lui, sur la continuité du travail qui ne donnera ses fruits qu'à long terme : "ll faut que notre planification soit inscrite sur le long terme et qu'elle ne soit pas liée à un évènement circonstanciel. Il y a lieu aussi de préciser les objectifs à atteindre et si on veut le niveau mondial, nos talentueux athlètes doivent bénéficier de toute notre attention et des meilleurs moyens de préparation, sans oublier de les mettre à l'abri de tout besoin, notamment social", a cité Basbas. De son côté, l'entraîneur national marocain, Mohamed Nouri, a estimé que la compétition d'haltérophilie des JAJ d'Alger était "nettement meilleure" que celle des derniers Jeux à Gaborone (Botswana). "Les bonnes conditions dans lesquelles on a travaillé ici à Alger nous ont permis de viser la performance. Il faut préciser aussi que la présence d'athlètes susceptibles d'être retenus par leurs fédérations pour les JOJ-2018 a donné lieu à une rude concurrence, ce qui a contribué grandement à élever le niveau compétitif et à enregistrer des charges impressionnantes", a fait remarquer le coach marocain, ajoutant que cela "donne un avant-goût sur la présence africaine aux prochains JOJ et laisse un bon présage sur une sortie honorable", a-t-il espéré. Il est à rappeler que pour la maîtrise de la compétition, la commission technique des épreuves d'haltérophilie a confié le contrôle du concours à huit arbitres et un jury composé aussi de huit experts, en présence de plusieurs représentants de la Fédération internationale de la discipline.