De nombreuses plages de la capitale connaissent une amélioration notable en termes de prestations, à l'image de l'installation d'équipements gratuits et l'aménagement de parkings d'une grande capacité, le phénomène d'exploitation illicite des plages subsiste toutefois, et ce, en dépit des mesures initiées par les autorités concernées pour l'application du principe de la gratuité des plages, suscitant ainsi consternation chez beaucoup d'estivants. Une tournée effectuée par l'APS au niveau de plusieurs plages autorisées à la baignade (67 plages) a permis de relever une amélioration dans la qualité des prestations et structures fournies, telles que l'éclairage public, l'aménagement de parkings pour véhicules gérés par l'Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU), moyennant un tarif entre 150 et 300 DA en fonction de la cylindrée du véhicule, ainsi que les différentes structures (toilettes, douches et vestiaires) et les fast-foods. Une présence renforcée des forces de sécurité et des éléments de la Protection civile, a été également constatée au niveau des plages visitées. Exploitation illicite et non-respect de la loi sur la gratuité des plages Malgré une ambiance particulière et énergique créée par les estivants venus des différentes wilayas du pays, des désagréments ponctuent toutefois leur quotidien, à commencer par des groupes non déclarés qui imposent leur diktat à l'entrée des plages, louent des parasols et des accessoires (tables et chaises), contre des tarifs entre 500 et 1.500 DA alors qu'une instruction du ministère de l'Intérieur stipule la gratuité des plages. L'APS a constaté au niveau des plages de l'est de l'Algérois, telles qu'El-Kadous (commune de Heuraoua), Tarfaya, Surcouf et Déca-Plage (commune d'Aïn Taya) et au niveau du côté ouest, tels que Sidi Fredj, la Plage Bleue, Palm Beach (commune de Staoueli), Plage Rocheuse au port d' El Djamila d'Aïn Benian, Kheloufi 1 et 2, la plage familiale 1 et 2 de Zéralda, la présence «d'intrus» ne relevant d'aucun établissement de wilaya parmi les entreprises chargées de la gestion des plages. Ces intrus offrent du matériel nautique et rivalisent dans le partage de la plage en quotes-parts égales entre eux, ne laissant ainsi à l'estivant aucun choix, sauf de se plier à leur diktat et leur tarifs. Une dame sur la plage d'El Kadous a fait part de son mécontentement après avoir payé 1.500 DA pour 4 chaises, une table et un parasol, découvrant plus tard, que des équipements gratuits relevant de l'EPIC l'Office des parcs des sports et de loisirs d'Alger (OPLA), sont disponibles juste à quelques mètres d'elle, indiquant qu'elle ignorait l'instruction sur la gratuité des équipements de plage, en raison de «l'absence» d'un panneau à l'adresse du citoyen. Une famille issue de Blida a vécu la même situation, lorsqu'elle s'est acquittée d'une somme de 1.200 DA. Ce comportement a poussé de nombreuses familles à faire preuve de vigilance et à «s'abstenir» de verser de l'argent à ces jeunes. Une situation relevée par l'APS au niveau des plages Bleue et Bahdja. Des descentes menée au niveau des trois plages (Kadous, Tarfaya et Réghaïa) ont donné lieu à la saisie de plusieurs équipements, a précisé, pour sa part, le chef de brigade de la Gendarmerie nationale de Rouiba, Azzedine Cherif. Concernant les saisies liées à l'exploitation illégale des plages de la capitale, le bilan du groupement territorial de la Gendarmerie nationale d'Alger, du début de juin au 15 juillet, a fait état de 1.162 chaises, 362 tables et 722 parasols saisis. Suspension de 54 agents saisonniers de l'OPLA Le directeur général de l'OPLA, Larbi Madjid a indiqué à l'APS que son établissement doté 22 plages en différents équipements et sont mis gratuitement à la disposition des citoyens, appelant les estivants à rejeter les services proposés par ces personnes et les signaler à la Gendarmerie. Dans ce sens, M. Madjid a fait état d'actions judiciaires lancées contre 30 ex-agents saisonniers de l'OPLA qui profitaient de leur statut pour arnaquer les citoyens et la suspension de 54 autres agents pour différents dépassements. Le même responsable a indiqué que «son établissement n'est pas habilité à sécuriser les plages ou contrôler l'activité de ces personnes qui les exploitent illégalement», affirmant que «seul le wali délégué territorialement compétent a les prérogatives d'émettre des réquisitions permettant aux éléments de la gendarmerie nationale d'intervenir et de saisir ces équipements». Pour sa part, le directeur du tourisme de la wilaya d'Alger, Noureddine Mansour a rappelé que la plage était «une propriété publique et qu'aucune personne n'est autorisée à l'exploiter sans passer par les procédures réglementaires et juridiques fixées par l'Etat algérien». Qualifiant le phénomène de l'exploitation illégale des plages de «séquelles de la décennie noire», M. Mansour a ajouté que certaines personnes «recourent à la force sous prétexte d'être des natifs de la région et justifient ces comportements par le chômage». Ces groupes qui occupent les plages algéroises «ne disposent d'aucune autorisation légale», et ce, depuis «le gel» du droit de concession des plages il y a trois ans, a-t-il rappelé, appelant dans ce sens les juridictions compétentes à «prendre les mesures et les procédures sécuritaires nécessaires» pour mettre fin aux dépassements de ces personnes.